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AGORA (GE) : 30 ans de présence auprès des réfugiés

Août 27, 2018 | Archive, Asile migration

Créée en 1988 par les trois Églises officielles, l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des réfugiés AGORA célèbre ses 30 ans d’existence au mois de septembre. Accueil, écoute et accompagnement des plus démunis.

« Il y a trente ans, l’accueil des migrants n’était pas assuré. Il y a eu un sursaut de conscience au sein des Églises et de la société qui ont donc décidé de mettre quelque chose en place », raconte le pasteur Etienne Sommer, président de l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’asile et des réfugiés (AGORA). Créée en 1988 par les Églises protestante, catholique romaine et catholique chrétienne, sur l’initiative du diacre et travailleur social Maurice Gardiol, l’AGORA a connu, à ses débuts des hébergements précaires notamment un bus, puis un mobilhome.

Actuellement, l’Aumônerie est installée dans un appartement aux Tattes à Vernier, au coeur du plus grand foyer de requérants en Suisse. Les quatre aumôniers qui se répartissent deux pleins temps ainsi que la quarantaine de bénévoles, civilistes et stagiaires, sont actifs dans la zone de transit de l’aéroport de Cointrin, dans les établissements de détention administrative de Frambois et de Favra et dans différents foyers de l’Hospice général (service social genevois).

Si la présence de l’AGORA s’est étendue, sur le fonds rien n’a changé depuis sa création. « Il s’agit de rendre le plus humain possible l’accueil de personnes dont la majorité, ici, aimerait qu’ils repartent », relève Etienne Sommer. « Nous faisons un travail d’écoute et d’accompagnement. Nous essayons d’être présents là où on a le plus besoin de nous. J’ai rencontré plusieurs personnes qui était vraiment dans des états terribles », explique l’aumônière Véronique Egger, à l’AGORA depuis sa création et essentiellement présente à l’aéroport et dans les centres de détention. « La détention en centres administratifs est extrêmement difficile, car les réfugiés ne savent pas ce qui va leur arriver, ils sont dans l’attente ».

Un espoir dans la spiritualité

« Quand je rencontre une nouvelle personne, je commence par me présenter, parfois en différentes langues. L’important, c’est d’être là », sourit l’aumônière. Dans les locaux aux Tattes, une permanence est ouverte tous les jours sauf le week-end. « Les réfugiés peuvent passer prendre un café ou simplement discuter. S’ils nous le demandent, nous prions avec eux. La spiritualité et la recherche de Dieu ont une grande importance pour ces personnes. J’ai souvent des discussions profondes avec eux », explique encore Véronique Egger. Au-delà de la permanence, des cours de français et d’informatique ainsi que des animations pour les enfants ont également lieu.

« Si l’AGORA a pu poursuivre sa tâche pendant 30 années, c’est parce qu’elle a su constamment s’adapter », souligne Etienne Sommer. « Je pense que c’est important que des personnes qui ne représentent pas l’État soient présentes auprès des migrants afin qu’ils puissent construire une autre forme de confiance ». L’aumônerie est financée par les Églises, par l’État et surtout par les dons.

Source : Laurence Villoz, ProtestInfo