Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International tire la sonnette d’alarme : les droits de l’homme sont soumis à une pression énorme dans le monde entier. Les conflits, la crise climatique, les inégalités sociales et l’affaiblissement des institutions internationales aggravent considérablement la situation dans de nombreux endroits. Il est particulièrement inquiétant de constater que les régimes autoritaires violent de plus en plus les droits de l’homme sans avoir à craindre de conséquences graves. Amnesty International appelle la communauté internationale, et en particulier la Suisse, à s’engager davantage pour la protection et le renforcement de ces droits fondamentaux.
Selon Amnesty, 2023 a été une année de manquement à la responsabilité. Les acteurs internationaux ont souvent fermé les yeux sur les graves violations des droits humains, voire sapé leur crédibilité par une approche sélective. Elle cite par exemple les atrocités qui continuent d’être commises dans la bande de Gaza, la répression brutale contre les femmes en Afghanistan ou l’impunité croissante dans des pays comme la Russie, le Myanmar ou l’Éthiopie. «Les droits humains sont attaqués dans le monde entier», peut-on lire dans la déclaration. Dans de nombreuses régions, les libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, le droit de réunion ou la protection contre la discrimination sont systématiquement restreintes.
Selon Amnesty, la Suisse jouit d’une excellente réputation internationale dans le domaine de la diplomatie et de la promotion des droits de l’homme. Elle est donc d’autant plus tenue de se montrer à la hauteur de ce rôle. L’organisation demande concrètement que la Suisse s’engage plus activement en faveur des groupes de population menacés au sein d’organismes multilatéraux tels que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qu’elle prenne clairement position contre les actions contraires au droit international et qu’elle axe systématiquement sa politique étrangère sur les droits de l’homme. En outre, l’aide humanitaire doit être développée et mieux coordonnée.
Amnesty International demande également une attention particulière dans le domaine de l’économie : en tant que place financière d’importance internationale, la Suisse doit veiller à ce que les entreprises respectent leurs obligations de diligence en matière de droits de l’homme. Là encore, l’organisation demande au Conseil fédéral et au Parlement d’adopter des règles contraignantes plutôt que des engagements volontaires. Ce n’est qu’en agissant avec détermination que la Suisse pourra être à la hauteur de sa tradition humanitaire et de ses responsabilités en vertu du droit international.