Application de traçage des contacts et protection des données et de la sphère privée
L’application de traçage corona « Swiss PT » (pour Proximity Tracing) lancée par le Conseil fédéral tient compte des demandes de la société civile en matière de protection de la vie privée et des données, selon Amnesty International, la Société numérique alémanique (Digitale Gesellschaft) et la fondation alémanique pour la protection des consommateurs (Stiftung Konsumentenschutz). Néanmoins, d’importantes questions restent encore sans réponse.
C’est ce qu’ont écrit les trois institutions dans une déclaration au Conseiller fédéral Alain Berset et à l’Office fédéral de la santé publique. Selon le communiqué, ces trois organisations sont heureuses de constater que la Suisse est largement en accord avec les demandes de la science et de la société civile. Le principe du volontariat est réglementé, tout comme l’économie des données et l’anonymisation, le stockage décentralisé, la divulgation du code source de tous les composants et l’application de la protection des données.
Toutefois, l’application doit être judicieusement liée à d’autres mesures afin qu’elle puisse être utile et proportionnée. En outre, son utilité dans la lutte contre la pandémie n’a pas encore été prouvée et doit être évaluée. S’il s’avère que la recherche de proximité via l’application ne permet pas la recherche des contacts comme on l’espère, l’expérience doit être arrêtée, demandent les organisations. En conséquence, une évaluation doit être prévue par la loi. Les personnes qui ne veulent ou ne peuvent pas utiliser l’application ne doivent pas être désavantagées. Enfin, tout dépendra également de la manière dont Apple et Google intégreront l’application Swiss PT dans leurs systèmes d’exploitation.
Pour être utile, il est crucial que le suivi des contacts soit intégré dans une stratégie globale de prévention. Par exemple, il faut préciser pourquoi les personnes averties par l’application d’un contact avec une personne infectée n’ont pas droit à un test de dépistage de Covid-19. En outre, il leur est recommandé de se mettre volontairement en quarantaine, auquel cas elles n’ont pas droit au versement de leur salaire. Pour être vraiment utile, l’application devait avoir des conséquences claires, comme le droit d’être testé et le droit à un certificat de quarantaine.