Il y a deux ans, la Russie a attaqué l’Ukraine et entamé une guerre destructrice dont on ne voit pas la fin, explique Caritas Suisse dans un communiqué de presse. Sur place, Caritas s’engage en faveur de la population civile en détresse. Parallèlement, elle demande à la Suisse de prendre des décisions en matière de politique intérieure et extérieure et d’apporter davantage d’aide à l’Ukraine, mais celle-ci ne doit pas se faire aux dépens du Sud mondial.
Même en dehors des zones de combat directes, la guerre a un impact dévastateur sur la vie des gens. De nombreuses écoles sont fermées parce que les bâtiments ne disposent pas d’abris. Dans l’est du pays en particulier, les cours ont lieu en ligne – quand ils ont lieu. Les mères sont confinées à la maison afin d’être proches de leurs enfants et de leur offrir une certaine stabilité. Comme elles ne peuvent pas aller travailler, elles ont à peine assez d’argent pour payer le loyer, l’électricité et la nourriture. Après la fuite et l’expulsion, elles vivent dans un traumatisme durable, la pauvreté et l’isolement.
Jusqu’à présent, Caritas Suisse a engagé au total plus de 20 millions de francs pour la population en détresse en Ukraine. Selon le communiqué, environ 65ʼ500 Ukrainiens vivent actuellement en Suisse avec le statut de protection S. En raison des conditions de vie précaires en Ukraine dues à la guerre, Caritas Suisse estime que le moment n’est pas venu de parler d’un retour forcé en Ukraine. Un accord de paix serait une condition impérative pour une telle démarche.
La Confédération reconnaît entre-temps que l’orientation sans alternative vers le retour a des effets négatifs sur le processus d’intégration. Caritas s’en félicite, mais estime qu’il faut aller plus loin. L’œuvre d’entraide se prononce ainsi pour l’octroi rapide d’une autorisation de séjour. Sur le plan de la politique intérieure et extérieure, la Suisse doit se montrer solidaire avec l’Ukraine.
La reconstruction et l’aide humanitaire en Ukraine sont importantes et justifiées. Mais elles devraient impérativement être financées par un budget extraordinaire et non pas par une réduction des fonds destinés à la coopération internationale, au détriment des habitants du Sud, a déclaré Caritas Suisse.