“Ce qui fait échouer les bonnes intentions alimentaires”

5 Jan 2024

L'Institut Gottlieb Duttweiler a étudié les raisons pour lesquelles il existe un fossé entre les intentions et leur mise en œuvre en matière d'alimentation plus saine et plus durable. En effet, 98 pour cent de la population suisse veut changer son alimentation, selon l'institut.

98 pour cent de la population suisse veut changer son alimentation, du moins en partie. 91 pour cent veulent jeter moins de nourriture, plus des trois quarts veulent se nourrir plus sainement, de manière plus saisonnière ou régionale et tout de même 42 pour cent veulent renoncer fréquemment à la viande et au poisson, selon l’Institut Gottlieb Duttweiler.

Mais aussi motivée que soit la population suisse, ce sont toujours les mêmes produits qui se retrouvent dans son assiette. Il y a un fossé entre les intentions et la mise en pratique. C’est ce que montre un sondage représentatif.

La population suisse souhaite s’alimenter de manière plus durable, mais il y a un net écart entre l’intention et la mise en œuvre, selon un communiqué de presse relatif à l’enquête. Cet “Intention-Behavior-Gap” se situe entre 29 et 45 pour cent. Cela signifie que près d’un tiers à près de la moitié des personnes ne parviennent pas à atteindre leur objectif, selon l’institut. L’écart le plus important concerne les résolutions visant à éviter les emballages et à n’acheter que des aliments transportés sur de courtes distances et tenant compte du bien-être des animaux.

Souvent, les connaissances manquent pour faire un choix éclairé. De nombreux consommateurs semblent ne pas être conscients de l’influence de leur alimentation sur l’environnement et le climat, selon le communiqué. L’impact environnemental de certains comportements – comme l’alimentation régionale et saisonnière – est surestimé par les consommateurs. L’impact d’autres, comme la réduction de la consommation de viande, est plutôt sous-estimé.

De plus, l’influence que les consommateurs peuvent avoir sur le système alimentaire varie en fonction des mesures prises. Selon l’Institut Gottlieb Duttweiler, les consommateurs peuvent facilement éviter le gaspillage alimentaire, mais ils ne peuvent que difficilement modifier l’emballage d’un produit.

Dans le Trend-Paper, les chercheurs du GDI, en collaboration avec 31 experts de l’alimentation, identifient quatre domaines dans lesquels les consommateurs et les entreprises ont de bonnes possibilités d’agir, selon le communiqué. Il s’agit notamment de la prévention du gaspillage alimentaire, de la prise en compte du bien-être animal, de la réduction des emballages des produits ou de l’engagement pour des trajets de transport aussi courts que possible.