CH : 100 ans de solidarité
Depuis un siècle, la brocante lausannoise de l’Armée du Salut propose toutes sortes d’objets du quotidien à bas prix. Une formule qui marche!
Par Laurence Villoz
Des petites tasses à café sont empilées à côté d’un vase en porcelaine. Une multitude d’assiettes de couleurs et de formes différentes trônent sur des étagères en face d’angelots dorés et de babioles en tout genre. Plus loin, des t-shirts, pantalons et manteaux sont suspendus sur de longues barres. Et au fond du magasin, des canapés, des armoires et même un frigo attendent des acheteurs. Le 20 octobre 2017, le magasin de seconde main de l’Armée du Salut à Lausanne, la « brocki », a célébré ses cent ans.
«Les brocantes ont été créées non seulement pour donner du travail aux personnes démunies, mais aussi pour leur permettre d’acquérir des objets meilleurs marchés», explique Daniel Roth, gérant de la « brocki » de Lausanne, une des plus anciennes brocantes de l’Armée du Salut. « Par le passé, elles étaient associées à des « chantiers », des centres de recyclages où les tissus étaient transformés en chiffon, le papier revendu et les métaux triés. Cette activité de triage permettait d’offrir une activité et un salaire aux personnes à la rue ».
« Les brocantes ont été créées non seulement pour donner du travail aux personnes démunies, mais aussi pour leur permettre d’acquérir des objets meilleurs marchés »
Daniel Roth
gérant de la « brocki »
Si la majorité des « chantiers » a disparu désormais, le concept social des brocantes est resté le même et remporte toujours autant de succès. « Environ 300 clients achètent des objets chaque jour et notre chiffre s’élève à près d’un million annuel ». Une fois les charges payées, le montant restant alimente le fonds des brocantes suisses qui est reversé aux maisons sociales de l’Armée du Salut. « Par rapport aux 19 autres « brocki » de Suisse, celle de la rue de la Borde à Lausanne rapporte l’un des meilleurs chiffres. Cela s’explique peut-être par rapport au quartier, il y a beaucoup d’immeubles subventionnés dans cette partie de la ville ».
Le seconde main a toujours la côte
Même son de cloche du côté des Galetas du Centre social protestant vaudois (CSP-VD). « La situation de nos magasins est stable. Le chiffre d’affaires de 2016 a été d’ailleurs particulièrement bon », ajoute Evelyne Vaucher Guignard, chargée de communication du CSP-Vaud qui souligne que la difficulté se situe plutôt dans le recrutement de personnes bénévoles. « Bien que nous ayons des employés salariés dans nos Galetas, nous sommes en sous-effectifs et recherchons des volontaires ». Pour les deux institutions, les objets arrivent par deux biais : soit les clients viennent directement les déposer aux magasins, soit les employés vont les chercher chez les particuliers. « Notamment lors de décès, les familles nous contactent et nous allons faire de la récupération à domicile », précise Daniel Roth.
Quant aux clients, « nous rencontrons vraiment tout un chacun », constate le gérant. « Ce qui se vend très bien, ce sont les vêtements et la petite marchandise comme la vaisselle ou les livres ». La « brocki » de Lausanne occupe 8 à 9 collaborateurs pour un 7,3 équivalent plein temps, des civilistes, des chômeurs en réinsertion et des bénévoles apportent également leur aide.