Concept de diaconie de l’Église du canton de Zurich
Les personnes fortes sont mieux armées contre les tentatives d’influence, l’isolement et la solitude, dit le concept de diaconie des réformés zurichois. C’est pourquoi la diaconie encourage l’autonomisation. Présentation du 4e concept de diaconie, après ceux des Églises de Bâle-Campagne, Appenzell et Berne-Jura-Soleure.
« Le concept de diaconie entretient l’aspiration au droit et à la justice. Il encourage ainsi à agir. » C’est par ces mots ayant valeur de programme que le Conseil d’Église des réformés zurichois a introduit en 2012 la mise en pratique du concept de diaconie de l’Église du canton. Un concept qui, précise-t-il, définit les orientations et le profil de l’action diaconale et confère une identité à l’Église diaconale.
Les origines
La diaconie, peut-on lire plus loin, aspire à la justice sur terre et à l’égalité des droits pour tous les humains. Ainsi, « une paix joyeuse devient possible ». En conséquence, la diaconie est qualifiée d’« amour du prochain ». Elle va au-devant et à la rencontre des gens et est proche d’eux. Le voie de l’amour du prochain est présentée comme une approche interactive et partenariale, car « quand quelqu’un va au-devant des autres, les autres viennent aussi à sa rencontre. » Le partenariat suppose en outre une rencontre sur un pied d’égalité.
La diaconie a des racines chrétiennes, constate le concept zurichois. Et plus encore : elle est le signe distinctif en même temps que « la face pratique et le profil visible » de l’Église. Si ces racines chrétiennes peuvent déranger ou susciter la controverse au sein de la société, cette particularité se révèle être « un atout sur le marché du social de notre société pluraliste ».
Matériel
«Si les racines chrétiennes peuvent déranger ou susciter la controverse au sein de la société, cette particularité se révèle être un atout sur le marché du social de notre société pluraliste.»
Buts
«L’individualisation, la mondialisation et la sécularisation – le concept zurichois parle pour cette dernière de « différenciation » – sont trois processus ambigus : ils comportent d’une part une face sombre qui rend précisément la diaconie nécessaire, mais présentent aussi des aspects positifs grâce auxquels il est possible de mener une action diaconale efficace. La finalité de la diaconie a rarement été résumée de façon aussi concise que dans le concept zurichois. Selon celui-ci, trois évolutions contribuent au succès de la diaconie : le courage civique, l’ouverture au monde et la diversité.
Devenir autonome
La diaconie entend soutenir l’autonomisation et aspire à une « socialisation » de la responsabilité de tous envers la collectivité. Elle s’efforce de satisfaire aux besoins de l’individu en tenant compte de ses conditions de vie, elle individualise les chances. Face à l’individualisation, relève le concept zurichois, la préoccupation centrale est la santé et le bien-être, alors que l’existence et le travail prennent une importance accrue face à la mondialisation et que l’appartenance et la participation sont des facteurs déterminants pour répondre à la différenciation sociale. Car : « Les personnes fortes sont mieux armées contre les tentatives d’influence, l’isolement et la solitude ». Le concept de diaconie zurichois renferme en de nombreux endroits de remarquables formulations qui pourraient figurer en grosses lettres sur des affiches et dans les trains.
Profil
L’action diaconale a plus de force lorsqu’elle concentre ses activités et qu’elle définit les grandes lignes de son profil. Le « tableau à douze cases » du concept zurichois fournit à cet effet un outil séduisant, bien que complexe. Son objectif est de donner à la diaconie « un caractère propre » tout en lui laissant une certaine marge de manœuvre. Ses éléments doivent être évalués en fonction de la situation et compris comme des propositions au sens de principes directeurs.
Le tableau associe des groupes cibles à des thèmes centraux. « Personnes aux modes de vie variés », « adolescents et jeunes adultes » et « personnes âgées et surdoués » figurent parmi les groupes cibles qui sont mis en relation avec les thèmes centraux mentionnés précédemment, à savoir : « santé et bien-être », « existence et travail », « appartenance et participation ».
De ces différents éléments résultent des relations et des champs « culturels » tenant compte du milieu social.
Affirmation de la vie
Dans tous ces domaines, la diaconie s’engage en faveur de l’affirmation et la promotion de la vie, et d’une diversité vécue dans le lien avec les autres. Si le tableau est complexe, les maximes qui en découlent sont très claires.
Cela vaut également pour les déclarations centrales relatives à la culture diaconale : la diaconie défend une « culture de l’hospitalité » envers les autres et les étrangers, une « culture de la créativité » (« Gestaltung » : le fait d’aménager, de donner une forme, de créer) face au développement et à l’épanouissement, et une « culture de l’estime » pour chaque personne et sa dignité.
Méthodes de travail
La diaconie tire sa force de la diversité de ses méthodes de travail, souligne le concept zurichois. Elle mise ainsi sur des profils diaconaux coordonnés et distincts applicables à l’engagement bénévole, au diaconat et au ministère pastoral.
La mise en œuvre de la diaconie se déroule en trois étapes – regarder, identifier et agir – et en s’appuyant sur deux vertus cardinales : des réseaux ouverts et une communication transparente. Ce faisant – et c’est ici que se ferme le cercle – elle favorise l’autonomisation, transformant « la diaconie pour les autres » en une « diaconie par les autres ».