Critiques concernant la mise en œuvre de la Convention de l’ONU sur les droits des femmes
Il reste beaucoup à faire dans la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes dans tous les domaines de la vie, selon la Coordination post Beijing des ONG Suisses. En raison du coronavirus, l’égalité des genres a connu un revers dans de nombreux secteurs.
En ratifiant la Convention de l’ONU sur les droits de femmes en 1997, la Suisse s’est engagée à éliminer toute discrimination envers les femmes dans chaque domaine de la vie et à faire progresser l’égalité des sexes en droit et dans les faits.
Elle doit donc également apporter un soutien actif aux groupes défavorisés jusqu’à ce qu’un équilibre soit atteint, souligne l’organisation dans un communiqué de presse. À la suite de la publication du 6e rapport national de la Suisse, Coordination post Beijing des ONG Suisses a présenté un rapport alternatif de la société civile.
Elle y relève que la violence et la discrimination envers les femmes sont toujours très présentes en Suisse, que ce soit sur le lieu de travail, dans la famille, dans les médias, dans les centres pour requérantes et requérants d’asile ou encore dans le secteur éducatif.
L’organisation met notamment en lumière le phénomène particulièrement choquant de la violence fondée sur le genre, qui s’est développé ces dernières années: du harcèlement sexuel dans la vie quotidienne au cyberharcèlement, en passant par la violence envers les femmes dans la sphère privée, le viol, l’exploitation sexuelle et le féminicide. Diverses statistiques montrent que chaque mois, deux femmes sont assassinées en Suisse, la plupart du temps dans un contexte familial.
L’égalité en matière de sexe et de genre connaît actuellement un revers considérable à plusieurs niveaux, notamment en raison de la crise du Covid, la discrimination et la violence s’étant particulièrement aggravées.
La société civile avance plusieurs revendications depuis des décennies, telles que les salaires égaux pour un travail de valeur égale, une meilleure représentation des femmes dans les sphères politique et économique, ou encore une répartition des tâches domestiques et du «care» plus égalitaire ainsi que davantage de reconnaissance et de rémunération pour ce travail. Sont par ailleurs dénoncés les stéréotypes de genre produits par des mécanismes sociaux subtils qui assignent aux femmes (mais pas seulement) ou leur refusent certaines places dans la société et leur attribuent des rôles genrés, qui renforcent encore ces stéréotypes.