Diaconie Suisse publie des éléments d’orientation sur les systèmes de prévoyance-temps
Au cours des dernières années, des modèles inédits de prévoyance-temps ont vu le jour dans le domaine de l’entraide de proximité : en contrepartie du soutien apporté à d’autres personnes, des crédits de temps (appelés aussi « bons de temps ») sont inscrits dans un compte afin de pouvoir être échangés par la suite, en fonction des besoins, contre des prestations d’aide correspondantes.
Les paroisses s’engagent aussi dans l’aide de voisinage. En réponse à de nombreuses demandes, Diaconie Suisse publie donc aujourd’hui une réflexion qui permet de se faire une opinion sur la question des systèmes de prévoyance-temps.
Diaconie Suisse salue expressément l’objectif de ces systèmes visant à mobiliser un potentiel d’engagement bénévole en faveur d’une mission importante, celle d’assurer la prise en charge des personnes âgées et ayant besoin de soins. La plupart des systèmes actuels de prévoyance ne peuvent toutefois pas garantir que l’avoir de temps qu’une personne a constitué pourra être échangé ultérieurement pour ses propres besoins. D’autre part, de premiers résultats de recherches sur les systèmes de prévoyance-temps tendent à montrer que les prestations proposées ne correspondent pas entièrement aux prestations recherchées, de sorte qu’un mécanisme de compensation serait nécessaire.
À cela s’ajoute le risque de voir le système accentuer des inégalités sociales problématiques, sachant que seule une certaine partie de la population intéressée est en mesure de fournir des prestations de soins parfaitement adaptées. Enfin, un autre aspect problématique est que les proches qui fournissent des soins n’ont pas la possibilité de constituer un avoir temps, alors que c’est précisément ce groupe de personnes qui porte une grande partie du poids de la prise en charge.
Le travail bénévole est par principe un travail non rémunéré ; il ne repose donc pas sur une contre-prestation et, en cela, se distingue fondamentalement des systèmes de prévoyance-temps. Le travail bénévole pratiqué dans les paroisses fonctionne selon le principe que toutes et tous contribuent dans la mesure de leurs possibilités à la communauté, mais sans que cette contribution soit influencée par la règle de la réciprocité.
Les paroisses peuvent s’inspirer des systèmes de prévoyance-temps en matière de réciprocité et d’estime. Une mise en réseau destinée à connaître mutuellement les activités et les principaux domaines de travail paraît judicieuse. En revanche, Diaconie Suisse rejette une réciprocité fondée sur la prestation et le mérite. C’est la raison pour laquelle Diaconie Suisse recommande de ne pas entretenir de collaboration avec des institutions de prévoyance-temps qui irait au-delà de la mise en réseau. Si des paroisses souhaitent renforcer leur engagement dans le domaine de l’entraide de proximité, elles ont avantage à s’orienter vers le modèle des communautés bienveillantes.