En réaction au mauvais état des eaux, des mesures géographiques ont été prises au milieu du siècle dernier pour restaurer les habitats d’eau douce. Selon une étude récente, l’installation généralisée de stations d’épuration a entraîné un net recul de la pollution organique depuis les années 1980, indique l’Institut de recherche sur l’eau de l’EPF de Zurich dans un communiqué de presse.
Au cours des 50 dernières années, ces mesures ont contribué à endiguer la pollution des eaux usées et donc à l’amélioration de la biodiversité dans les eaux douces, poursuit le communiqué. Cependant, le nombre et l’impact des facteurs de stress qui menacent ces écosystèmes continuent d’augmenter dans le monde entier, et la qualité biologique des rivières reste insuffisante en de nombreux endroits.
Alors que l’augmentation de la biodiversité dans les années 1990 et 2000 reflétait probablement l’efficacité des mesures d’amélioration de la qualité de l’eau et des projets de renaturation, l’étude indique que la stagnation qui s’en est suivie indique un épuisement des mesures prises jusqu’à présent.
Selon les résultats de l’étude, les communautés d’eau douce se rétablissent moins vite, surtout en aval des barrages, dans les zones urbaines et dans les zones d’influence des terres cultivées. La faune des sites où le réchauffement est plus rapide a en outre enregistré des augmentations moins importantes de la diversité des espèces, de l’abondance des individus et de la diversité fonctionnelle.
L’équipe de recherche recommande entre autres de réduire les apports d’engrais et de produits phytosanitaires provenant des surfaces agricoles et de créer de vastes zones alluviales et inondables – ce qui constituerait également une adaptation des systèmes fluviaux aux futures conditions climatiques et hydrologiques.
A l’avenir, la surveillance de la biodiversité devrait en outre être associée à la collecte parallèle de données environnementales, poursuivent les chercheurs. C’est la seule façon de décrire efficacement les changements dans le temps au sein de la biodiversité, d’identifier les facteurs environnementaux et les zones à haut risque et de maximiser la protection de la biodiversité.