L’Afghanistan, le Burkina Faso, le Tchad, l’Éthiopie, le Kenya, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen constituent l’épicentre d’une crise alimentaire mondiale qui a été aggravée par la guerre en Ukraine ainsi que par la sécheresse, les conflits et l’instabilité persistants dans certains pays, indique l’Unicef dans un communiqué de presse.
Le rapport de l’UNICEF “Malnutrition et oubli : La crise alimentaire mondiale des adolescentes et des femmes” prévient que la situation alimentaire des adolescentes et des femmes continue de se détériorer en raison des crises multiples et de l’inégalité persistante entre les sexes. Selon le communiqué, peu de progrès ont été réalisés dans ce domaine au cours des deux dernières décennies.
Lorsque les filles et les femmes sont mal nourries, les conséquences sont importantes. Leur système immunitaire s’affaiblit et leur développement cognitif est compromis. Elles sont exposées à un risque accru de complications potentiellement mortelles, par exemple pendant la grossesse et lors de l’accouchement, selon l’Unicef. Cela peut avoir des conséquences dangereuses et irréversibles sur la survie, la croissance ainsi que sur les chances d’apprentissage et les revenus futurs de leurs enfants.
Selon le rapport, 51 millions d’enfants de moins de deux ans dans le monde souffrent de retards de croissance, c’est-à-dire qu’ils sont trop petits pour leur âge en raison de la malnutrition. Pendant la grossesse et les six premiers mois de leur vie, les enfants dépendent entièrement de l’alimentation de leur mère. Cette période est justement cruciale pour le développement ultérieur des enfants.
Les adolescentes et les femmes d’Asie du Sud et d’Afrique subsaharienne sont les plus touchées par la crise alimentaire, poursuit l’Unicef : deux adolescentes et femmes sur trois dans le monde souffrent d’insuffisance pondérale et trois sur cinq d’anémie. Parallèlement, les filles et les femmes issues des familles les plus pauvres ont deux fois plus de chances d’être en sous-poids que celles issues des familles les plus aisées.
Selon le rapport, les crises mondiales affectent de manière disproportionnée l’accès des femmes à des aliments nutritifs. En 2021, 126 millions de femmes de plus que d’hommes étaient touchées par l’insécurité alimentaire, contre 49 millions en 2019. L’écart entre les sexes en matière d’insécurité alimentaire a donc plus que doublé, selon l’Unicef.