La violence sexiste à l’encontre des femmes et des filles réfugiées « augmente drastiquement ».

2 Déc 2024

Dans le monde, plus de 60 millions de femmes et de filles déplacées par la force ou apatrides sont exposées à un risque élevé de violence fondée sur le sexe, selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés.

Selon les données de l’ONU, les rapports sur les violences sexuelles liées aux conflits ont augmenté de 50 pour cent l’année dernière par rapport à l’année précédente. Les femmes et les filles représentaient 95 pour cent des cas vérifiés. C’est ce que rapporte le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Ces chiffres ne reflètent qu’une petite partie de la réalité, car de nombreux cas de ces blessures et violences odieuses, qui portent atteinte à la santé, à la dignité, à la sécurité et à l’autonomie des femmes et des filles, ne sont pas signalés, précise le communiqué.

Ainsi, dans de nombreuses régions isolées, l’accès à l’aide humanitaire serait bloqué ou les ressources et le soutien manqueraient. L’accès à la justice reste également limité et les survivants craignent les représailles et l’exclusion sociale.

Parmi les nombreux risques et abus auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants sur les routes vers la Méditerranée, il y a également la violence et l’exploitation sexuelles, l’esclavage et la traite des êtres humains, selon le communiqué. Selon des estimations, 90 pour cent des femmes et des filles qui empruntent la route de la Méditerranée sont violées.

Les survivantes de violences sexuelles qui ont fui vers les pays voisins se trouvent souvent dans une situation précaire, car elles sont exposées à des risques supplémentaires de violences sexuelles pendant leur déplacement et n’ont accès qu’avec retard à un soutien déjà très limité.

Outre la violence sexuelle liée au conflit, les femmes et les filles déplacées de force seraient également exposées à un risque élevé de violence dans le couple, selon l’organisation d’aide aux réfugiés. Dans certaines situations de déplacement, le risque est estimé à 20 pour cent plus élevé pour elles que pour les femmes et les filles non déplacées.

Les formes de discrimination qui se recoupent augmentent également le risque. Entre autres pour les femmes et les filles handicapées qui vivent dans la pauvreté ou qui ont des orientations sexuelles, des identités de genre et des caractéristiques de genre différentes.

Selon le communiqué, les organisations dirigées par des femmes fournissent une grande partie des mesures de prévention et de soutien. Mais les besoins dépassent de loin les moyens disponibles. Le HCR craint que sans financement suffisant, des millions de femmes et de filles déplacées de force n’aient pas accès à un soutien vital l’année prochaine. Pendant la campagne « 16 jours contre la violence à l’égard des femmes » de cette année, l’agence des Nations unies pour les réfugiés demande donc plus de soutien pour la lutte contre la violence basée sur le genre.