Le bien-être des enfants sous le régime de l’aide d’urgence « fortement menacé ».

2 Oct 2024

De nouvelles connaissances sur les conditions de vie des enfants et des jeunes en Suisse tenus de quitter le pays et bénéficiant de l'aide d'urgence sont inquiétantes, selon la plateforme humanrights.ch.

La Commission fédérale des migrations CFM a publié début octobre 2024 deux études sur le thème de l’« aide d’urgence » dans le domaine de l’asile : un avis de droit de l’Université de Neuchâtel conclut que la situation actuelle pour les enfants et les jeunes en Suisse n’est compatible ni avec la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, ni avec le droit international public, ni avec la Constitution fédérale, selon la plateforme humanrights.ch.

Une étude de l’Institut Marie Meierhofer pour l’enfant (MMI) présente pour la première fois des données empiriques détaillées sur les conditions de vie des enfants et des jeunes qui doivent quitter le pays et qui bénéficient de l’aide d’urgence. Selon le rapport, les conclusions sont inquiétantes.

Le mauvais état psychique des personnes obligées de quitter le pays serait particulièrement préoccupant. Ainsi, les enfants et les jeunes font l’expérience de différentes formes de criminalité, d’interventions régulières de la police ou de violence entre les colocataires. L’hébergement de familles dans des espaces restreints, avec en moyenne cinq membres de la famille dans une chambre, est également critiqué.

Parallèlement, le rapport critique le fait que la participation sociale des enfants et des adolescents est nettement plus difficile en raison de la situation souvent isolée des logements et des changements fréquents d’hébergement. Les enfants de moins de quatre ans présentent une sous-stimulation et sont exposés à des risques de développement considérables. La biographie professionnelle des jeunes est fortement compromise par l’interdiction d’emploi et de formation continue après la neuvième année scolaire.

En outre, la combinaison de conditions de logement exiguës, de la violence et de la pauvreté avec la charge psychique des parents constitue un facteur de risque considérable pour la maltraitance. Parallèlement, les professionnels de la santé ne seraient pas régulièrement impliqués, les autorités de protection de l’enfance seraient rarement sollicitées et les responsabilités ne seraient pas claires.

Pour humanrights.ch, il est nécessaire de réformer l’aide d’urgence dans le domaine de l’asile, poursuit le communiqué. Afin de préserver les droits fondamentaux des enfants et des jeunes, les autorités devraient placer le bien-être et les intérêts de l’enfant au centre de toutes les décisions prises dans le domaine de la migration.