Le compromis pour une réforme de l’asile dans l’UE est une rupture historique de la protection des réfugiés, a déclaré Dagmar Pruin, présidente de Brot für die Welt, citée dans un communiqué de presse. L’extension du principe du pays tiers sûr permettrait à l’avenir aux États membres de se soustraire à leur obligation de protection. Malgré tous les efforts déployés pour parvenir à un compromis européen commun, ce résultat constitue un constat d’échec en matière de droits de l’homme.
Selon le communiqué, la réglementation sur les pays tiers sûrs prévoit un examen de recevabilité qui permet de rejeter les demandes lorsque les réfugiés sont entrés dans l’UE par un pays tiers dit sûr.
Il permet l’expulsion vers ce pays tiers sous prétexte que celui-ci offre également une protection. Or, en réalité, de nombreuses personnes n’y sont pas en sécurité. En assouplissant les critères, l’Europe creuserait un profond fossé autour de ses frontières extérieures.
Le fait de devoir rappeler aux ministres de l’Intérieur de l’UE le respect des droits de l’homme au lendemain du compromis sur l’asile est un signal fatal, selon le président de la Diakonie Ulrich Lilie. C’est maintenant au Parlement européen de corriger ce compromis boiteux au détriment des plus faibles.
L’idée qu’à l’avenir, des familles avec enfants puissent être détenues dans des camps aux frontières extérieures est insupportable. Il en va de même pour la perspective de priver les personnes vulnérables de procédures d’asile équitables et minutieuses.
Une politique d’asile humanitaire et axée sur les principes des droits de l’homme est un pilier essentiel du récit européen. Si ce pilier s’effondrait, on se moquerait à juste titre des défenseurs des droits de l’homme sur la scène internationale.