Le compromis de l’UE sur l’asile “sape les valeurs fondamentales de l’Europe”.

22 Déc 2023

La réforme européenne de l'asile ne signifie pas que moins de personnes doivent fuir ou que moins de personnes se noient en Méditerranée, selon la Diakonie Autriche.

La directrice de la Diaconie Autriche, Maria Katharina Moser, qualifie l’accord sur la réforme du système européen commun d’asile de saper le fondement des droits de l’homme sur lequel cette Europe est construite, a déclaré la Diaconie Autriche dans un communiqué de presse. L’occasion de créer enfin un système d’accueil solidaire au sein de l’UE, avec des voies de fuite légales et des corridors humanitaires, a été une nouvelle fois manquée.

Selon le communiqué, il faut s’attendre à ce que de grands centres de détention soient créés dans les pays situés aux frontières extérieures, qui étaient déjà surchargés jusqu’à présent. Des personnes qui ont dû fuir et qui n’ont rien fait de mal y seraient retenues jusqu’à six mois.

Les institutions européennes n’ont même pas réussi à se mettre d’accord sur une exception pour les enfants et les familles”, selon Maria Katharina Moser. Le projet de procédures uniformes aux frontières extérieures de l’UE rappelle le modèle des hotspots, qui a échoué depuis des années. L’UE ne répond pas à la question de savoir pourquoi cela devrait fonctionner maintenant.

La Diakonie considère également comme problématique l’extension du concept de pays tiers sûrs à des pays peu sûrs qui ne doivent pas respecter la Convention de Genève sur les réfugiés. Selon Moser, cela conduira probablement à de nouveaux accords contraires aux droits de l’homme avec des gouvernements autocratiques.

Ainsi, le droit de l’homme à demander l’asile, qui consiste essentiellement en un droit à l’examen individuel d’une demande d’asile, deviendrait valable pour tout le territoire de l’histoire de l’UE, selon Moser.

Les institutions européennes devraient formellement adopter l’accord d’aujourd’hui au printemps, selon le communiqué. Les règlements devraient alors entrer en vigueur 24 mois plus tard, c’est-à-dire à partir de 2026. D’ici là, et très probablement aussi après, la violence aux frontières extérieures persistera, les États poursuivront leurs pushbacks illégaux et continueront à ne pas respecter le droit européen en vigueur, selon la Diakonie Autriche.

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