Avec la « No Hitting Day », Protection de l’enfance Suisse rappelle que la violence n’a « pas sa place » dans l’éducation, comme l’indique le communiqué de presse. La fondation renvoie à la session extraordinaire du Conseil national qui se tiendra du 5 au 7 mai, au cours de laquelle il sera décidé d’ancrer le principe d’une éducation non violente dans le Code civil. Selon l’organisation, une décision positive comblerait enfin « une lacune existante dans la protection des enfants en Suisse ».
Selon le communiqué, les données actuelles de l’Université de Fribourg dressent un tableau alarmant : dans chaque classe, en moyenne un à deux enfants sont régulièrement victimes de violence physique à la maison. Environ un cinquième de tous les enfants sont exposés à des violences psychologiques répétées, une forme de maltraitance qui « ne laisse pas de bleus, mais peut laisser des traces profondes dans l’âme ». Environ un enfant sur sept est poussé, près d’un sur cinq est puni par des coups sur les fesses. En outre, un tiers des enfants subissent des agressions verbales, un sur quatre est menacé de coups et un sur cinq est menacé d’être abandonné.
« Chaque enfant a droit à une protection complète contre toutes les formes de violence », souligne la directrice Regula Bernhard Hug. Des études ont montré que la violence physique et psychologique augmente le risque de troubles psychologiques, favorise les comportements addictifs et affaiblit la confiance en soi. Les enfants qui subissent de la violence au sein de leur foyer voient leur confiance envers leurs proches durablement ébranlée.
La fondation estime qu’il est du devoir du Parlement d’envoyer un « signal fort » à la société en adoptant une réglementation claire. La violence n’est pas une affaire privée ; un article de loi sans ambiguïté constituerait la base de campagnes de sensibilisation à long terme et aiderait les professionnels qui travaillent avec les familles concernées.
La violence n’est « jamais une alternative », poursuit le communiqué. Enfin, l’organisation rappelle qu’après une décision positive du Conseil national, le Conseil des États devra encore se prononcer sur le projet lors de sa session d’automne ou d’hiver. Protection de l’enfance Suisse appelle les responsables politiques, les professionnels et la société à prendre leurs responsabilités « afin que tous les enfants puissent grandir dans la protection et la dignité », comme le conclut le communiqué.