En 2024, l’assurance-invalidité (AI) suisse a soutenu environ 57 700 personnes par des mesures de réadaptation professionnelle, soit 1900 personnes de plus que l’année précédente et près du triple du chiffre enregistré en 2008. C’est ce qui ressort des chiffres actuels publiés le 2 juillet 2025 par l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS). « L’accent mis sur la réadaptation professionnelle porte ses fruits », indique l’OFAS dans son communiqué, qui fait référence à l’augmentation du nombre de participants au fil des ans.
Sur les quelque 41 000 personnes qui ont achevé une mesure de réadaptation professionnelle en 2024, 46 % ont pu être directement intégrées dans un emploi sur le marché primaire du travail. 15 % supplémentaires sont certes aptes à travailler, mais n’ont pas encore trouvé d’emploi. Pour environ 37 % d’entre elles, l’intégration n’a pas été ou n’a pas encore été possible pour diverses raisons. Selon l’OFAS, ces chiffres sont largement similaires à ceux de l’année précédente.
Le principe « l’intégration prime la rente » continue de guider le travail de l’AI. « Ce n’est que lorsque toutes les possibilités d’intégration ont été épuisées que le droit à une rente est examiné », précise l’OFAS. Le domaine des maladies psychiques prend notamment une importance croissante : dans plus de la moitié des cas (53 %), les maladies psychiques étaient à l’origine de l’invalidité, suivies par les maladies des os et de l’appareil locomoteur (15 %), les infirmités congénitales (11 %) et les accidents (9 %). Cette répartition n’a guère changé par rapport à l’année précédente, selon le communiqué.
Les coûts des mesures de réadaptation professionnelle se sont élevés à 892 millions de francs en 2024, contre 886 millions en 2023. À cela s’ajoutent 724 millions de francs pour les indemnités journalières versées à 35 100 personnes. La tendance à la hausse du nombre de cas se répercute donc également sur le plan financier.
Le développement des instruments de réadaptation, notamment grâce aux révisions législatives de 2008, 2012 et 2022, a largement contribué à cette évolution, explique l’OFAS. L’introduction des mesures d’intervention précoce par la 5e révision de la LAI en 2008 s’est notamment avérée efficace. « L’objectif est de pouvoir réagir rapidement en cas de problèmes de santé, tant que la personne est encore active. C’est alors que les chances d’éviter une invalidité sont les plus grandes », indique le communiqué. Pour les assurés souffrant de maladies psychiques ou d’autres affections chroniques, pour lesquels une réintégration rapide n’est souvent pas possible, des instruments efficaces ont en outre été créés avec l’introduction, puis l’extension, des mesures d’intégration.
Selon l’OFAS, la réadaptation professionnelle s’articule autour de quatre axes principaux : le conseil et l’accompagnement, les mesures d’intervention précoce, les mesures d’intégration visant à préparer la réadaptation professionnelle et les mesures professionnelles telles que la formation, la reconversion ou le placement.
L’OFAS constate également une tendance positive en ce qui concerne le succès à long terme des efforts d’intégration : environ 60 % des personnes qui ont achevé leur réadaptation en 2022 ont pu percevoir leur propre revenu un an plus tard. En 2021, cette proportion était encore de 55 %. « Cela montre que la réadaptation professionnelle a un effet durable », souligne l’OFAS.
Le rapport complet « Réadaptation professionnelle par l’assurance-invalidité : aperçu des activités de réadaptation en 2024 » est disponible sur le site web de l’Office fédéral des assurances sociales et fournit de plus amples détails sur les développements actuels.
