Le risque de dépendre de l’aide sociale augmente dès l’âge de 46 ans déjà
Un rapport mandaté par l’« Initiative des villes pour la politique sociale » et qui compile les données de l’aide sociale des 20 dernières années montre que les familles monoparentales ou avec de nombreux enfants, les personnes sans qualification professionnelle et, de plus en plus, les personnes dès l’âge de 46 ans et plus sont particulièrement à risque de dépendre de l’aide sociale.
Depuis vingt ans, les villes suisses comparent donc leurs indicateurs d’aide sociale. L’objectif est de « tirer profit des meilleures pratiques ». Le rapport sur les indicateurs de l’aide sociale a été présenté le 22 octobre 2019. Les 14 villes y participant ont déclaré des taux d’aide sociale stables ou en baisse, et c’est la bonne nouvelle. Toutefois, le risque de devoir recourir à l’aide sociale varie grandement selon les groupes de personnes concernées. Les familles monoparentales, celles qui ont de nombreux enfants, les personnes sans qualification professionnelle et, de plus en plus souvent, les personnes âgées de 46 ans et plus ont un risque plus élevé de devoir recourir à l’aide sociale.
Le risque augmente dès l’âge de 46 ans
Chez les 55-64 ans, le taux d’aide sociale est passé de 3,3% à 4,8% au cours des dix dernières années. On savait que les personnes de plus de 50 ans perdant leur emploi avaient des difficultés à retrouver un travail ; le rapport montre que les difficultés commencent plus tôt. Le risque de devoir recourir à l’aide sociale pour les 46-55 ans est également passé de 4,9% à 5,7% au cours de la dernière décennie. Dans ce groupe d’âge, diverses situations problématiques s’ajoutent les unes aux autres, selon « Initiative des villes pour la politique sociale ». C’est notamment la conséquence des mutations structurelles de l’économie, d’un accès plus difficile au marché du travail, d’un manque de formation professionnelle ou formation ne répondant plus aux exigences actuelles, problèmes de santé.
Les perdants de la société du savoir
Plus de 54% des adultes recourant à l’aide sociale n’ont pas de formation professionnelle. Selon l’ « Initiative », les emplois qui assurent la subsistance des personnes peu qualifiées ont été supprimés. Une meilleure formation et de meilleures possibilités de formation continue pour les bénéficiaires de l’aide sociale sont indispensables.
Le rapport sur les indicateurs de l’aide sociale se base sur les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS. Il documente les évolutions constatées dans 14 villes qui accueillent au total un quart environ des bénéficiaires de l’aide sociale enregistrés en Suisse : Bâle, Berne, Bienne, Coire, Lausanne, Lucerne, Saint-Gall, Schaffhouse, Schlieren, Uster, Wädenswil, Winterthour, Zoug et Zurich.