Après deux interruptions en 2020 et 2021 pour cause de Corona, le traditionnel Sentier international de la Paix du lac de Constance a eu lieu, après l’année dernière à Bregenz en Autriche, en Suisse, dans le village appenzellois de Heiden, selon le communiqué. Plus de 600 personnes ont marché en étoile de Grub, Wolfhalden et la gare de Heiden jusqu’au musée Dunant, où la Peace Bell de Nagasaki a été sonnée en souvenir de l’effet destructeur des armes nucléaires.
Cette année encore, la guerre permanente de la Russie contre l’Ukraine et l’effondrement de l’ordre de paix européen qui en résulte ont assombri la manifestation. Ainsi, lors de la discussion qui a clôturé la manifestation, le véritable thème du changement climatique a été omis.
Ainsi, Laurent Goetschel, directeur de la Fondation suisse pour la paix Swisspeace à Bâle, a expliqué le statut juridique de la neutralité suisse et souligné qu’à l’origine, cela signifiait uniquement le droit de ne pas participer à des conflits militaires par des Etats tiers. En même temps, il n’y a pas de neutralité d’opinion dans la société, selon Goetschel. Il faut d’autant plus prendre parti que l’on n’est pas impliqué militairement. Ainsi, des sanctions non militaires contre des agresseurs belliqueux seraient tout à fait légitimes. La Suisse doit tout faire pour défendre le droit international humanitaire.
Selon le communiqué, les banderoles et les revendications de la manifestation appelaient à une solidarité permanente avec l’Ukraine, s’engageaient pour un arrêt immédiat des armes et pour des négociations de paix correspondantes, qui n’ont toutefois encore montré aucun signe du côté des troupes d’occupation russes, selon le communiqué. Malgré tout, l’espoir subsiste que les Pâques prochaines soient l’occasion de discuter de la reconstruction et non de la destruction de l’Ukraine, et surtout que l’escalade militaire ne dégénère pas.
Après que l’humanité se soit plus ou moins résignée pendant longtemps à l’effet prétendument dissuasif des armes nucléaires, la menace ouverte de Poutine d’utiliser des armes nucléaires dites tactiques dans la guerre contre l’Ukraine et leur déploiement annoncé en Biélorussie ont rappelé sans équivoque que les armes nucléaires ne servent en aucun cas uniquement à la dissuasion, mais comme moyen de chantage dans les guerres conventionnelles, poursuit le communiqué. L’exigence d’un désarmement nucléaire mondial est donc plus urgente que jamais, l’absence d’adhésion de l’Allemagne et de la Suisse au traité d’interdiction des armes nucléaires de l’ONU a été critiquée depuis longtemps par les deux pays et réclamée avec véhémence sur le Chemin de la Paix.
Selon le communiqué, le Sentier international de la paix du lac de Constance s’inscrit dans la tradition des marches de Pâques européennes, qui sont parties du mouvement anti-nucléaire pacifiste en Angleterre dans les années 1960. Il s’agit de la plus grande manifestation du mouvement pour la paix au bord du lac de Constance et elle se déroule depuis près de 40 ans le lundi de Pâques dans une ville différente de la région suisse, autrichienne ou allemande du lac de Constance. Le BFW est organisé par un groupe de travail transnational et soutenu par une centaine d’organisations issues des milieux politiques, des droits de l’homme, de l’Eglise et du pacifisme des trois pays concernés. La prochaine marche pour la paix aura lieu le 1er avril 2023 à Friedrichshafen.
Photo © Bodensee-Friedensweg.