Le taux d’aide sociale a de nouveau baissé l’an dernier

18 Déc 2024

L'année dernière, le taux d'aide sociale en Suisse a atteint son niveau le plus bas depuis 2005. Selon l'Office fédéral de la statistique, les groupes à risque ont connu un recul supérieur à la moyenne.

En 2023, 7100 personnes de moins que l’année précédente étaient tributaires de l’aide sociale, ce qui correspond à une baisse de 2,8%, indique l’office fédéral dans un communiqué de presse. Ce recul s’est répercuté sur le taux d’aide sociale, c’est-à-dire la part de toutes les personnes bénéficiant de l’aide sociale par rapport à la population résidente permanente : il est tombé à 2,8% (2,9% en 2022). Le taux d’aide sociale atteint ainsi sa valeur la plus basse depuis l’introduction de la statistique des bénéficiaires de l’aide sociale en 2005. Le nombre absolu de personnes soutenues n’a pas non plus été aussi bas depuis 2011, malgré la croissance démographique continue, selon le communiqué.

Cette évolution s’explique principalement par la situation du marché du travail en 2023 : Tant le taux de chômage, le nombre de chômeurs enregistrés que le nombre de chômeurs de longue durée étaient en moyenne inférieurs à ceux de l’année précédente et également plus bas qu’en 2019, avant la pandémie Covid-19.

En 2023, les taux d’aide sociale les plus élevés étaient toujours ceux des enfants (4,6%), des étrangers (5,7%) et des personnes divorcées (4,3%). Toutefois, c’est précisément dans ces groupes à risque que le recul du taux d’aide sociale a eu tendance à être supérieur à la moyenne (-0,2% point).

En 2023, le nombre de demandes d’asile déposées en Suisse (sans statut de protection S) a augmenté par rapport à l’année précédente, selon l’office fédéral (30 200, +23,3%). En ce qui concerne la perception de l’aide sociale dans le domaine de l’asile, il existe un lien étroit entre le nombre de demandes d’asile et l’évolution du taux de perception. Comme le montrent les observations à long terme, les personnes dont le séjour est de courte durée présentent un taux de perception plus élevé.

En revanche, dans le domaine des réfugiés, le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale a augmenté de manière moins prononcée (+0,4%) pour atteindre environ 22 600 personnes. Le taux de perception de l’aide sociale pour les réfugiés reconnus et les réfugiés admis à titre provisoire a baissé de 81,2% à 80,3% au cours des 5 et 7 premières années de séjour en Suisse.

Des analyses longitudinales ont montré que pour les nouveaux requérants d’asile de 2016, le taux de bénéficiaires de l’aide sociale était d’environ 89% l’année suivant leur entrée en Suisse. En 2023, c’est-à-dire après huit ans, le taux de perception de cette cohorte était inférieur de plus de 30 points à 57%, poursuit l’office fédéral. La baisse du taux de perception s’est accélérée d’année en année. En outre, environ 40% des personnes soutenues dans ce groupe exercent une activité professionnelle, mais les revenus obtenus huit ans après l’arrivée ne suffisent pas à assurer leur subsistance.