Le taux de pauvreté reste stable, mais de nombreux ménages sont confrontés à des difficultés financières.

31 Mar 2025

Le taux de pauvreté en Suisse se maintient à environ 8 % en 2023. Les familles monoparentales, les personnes sans formation post-obligatoire et les ménages sans activité professionnelle sont particulièrement touchés.

Selon la dernière enquête de l’Office fédéral de la statistique (OFS) sur la situation économique et sociale de la population, le taux de pauvreté en 2023 était toujours de 8,1 %. Cela signifie qu’environ 708 000 personnes en Suisse étaient touchées par la pauvreté monétaire. Malgré le niveau de vie élevé par rapport au reste de l’Europe, les données montrent que de nombreux ménages sont confrontés à des difficultés financières. Les personnes les plus touchées sont les familles monoparentales, les personnes sans formation supérieure et celles qui n’exercent pas d’activité professionnelle. Parmi les personnes actives, le taux de pauvreté était de 4,4 %, soit une légère augmentation par rapport aux années précédentes, mais statistiquement non significative.

Le seuil de pauvreté, basé sur les directives de la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS), s’élevait en 2023 à 2315 francs en moyenne pour une personne seule et à 4051 francs pour une famille avec deux enfants. En raison de l’inflation et de l’augmentation des coûts du logement, il était plus élevé que les années précédentes. Il est frappant de constater qu’environ 10 % de la population a déclaré avoir des difficultés à joindre les deux bouts jusqu’à la fin du mois. En outre, 5,5 % des personnes interrogées ont souffert de privation matérielle et sociale, c’est-à-dire qu’elles n’avaient pas les moyens de s’offrir des biens, des services ou des activités sociales importants.

La forme la plus courante de cette privation était l’incapacité à faire face à une dépense imprévue de 2 500 francs. En outre, plus de 11 % des personnes interrogées vivaient dans des ménages qui n’avaient pas les moyens de remplacer des meubles usés. Les personnes ayant un faible niveau d’éducation, les parents isolés et les ressortissants étrangers étaient particulièrement touchés. La proportion de personnes ayant au moins deux arriérés de paiement, par exemple pour les impôts ou les primes d’assurance maladie, a également augmenté pour atteindre 6,3 %, après avoir diminué pendant la pandémie, soit presque le niveau d’avant la crise.

Bien que de nombreux ménages soient sous pression, la Suisse reste un pays où le niveau de vie est élevé par rapport au reste de l’Europe. Seuls le Luxembourg, la Norvège et l’Autriche ont affiché un revenu disponible médian plus élevé en 2023. L’OFS souligne que la situation des revenus a été examinée sur l’ensemble de l’année civile, ce qui permet de compenser les fluctuations à court terme. Néanmoins, l’enquête montre que la pauvreté et l’exclusion sociale restent des défis réels malgré la prospérité générale.