L’analyse de la structure des salaires 2022, commandée par l’Office fédéral de la statistique, le confirme : en Suisse, les femmes continuent de gagner nettement moins que les hommes, même si les différences s’expliquent en partie par des facteurs objectifs, selon l’office fédéral. Selon l’enquête actuelle basée sur l’enquête suisse sur la structure des salaires (ESS), le salaire brut moyen des femmes est de 7034 francs, tandis que les hommes gagnent en moyenne 8398 francs par mois, soit une différence de 16,2 %. Il existe également une différence dans le salaire médian : avec 6281 francs, les femmes sont 10,6 % en dessous de la médiane des hommes.
L’étude fait la distinction entre les écarts salariaux explicables et inexpliqués. Environ la moitié de l’écart salarial peut s’expliquer par des facteurs tels que la formation, la profession, le secteur d’activité ou le poste occupé. L’écart restant, appelé «écart salarial inexpliqué», s’élève à 7 % dans l’ensemble de l’économie. Ce chiffre désigne l’écart salarial moyen entre les femmes et les hommes ayant des caractéristiques observables comparables.
Dans le secteur privé, l’écart salarial total est donc particulièrement marqué, avec 16 %. Après ajustement statistique, il reste un écart inexpliqué de 7,2 %. Dans le secteur public, l’écart est plus faible : les femmes y gagnent environ 6,7 % de moins que les hommes pour des caractéristiques comparables.
Selon l’Office fédéral, les différences entre les secteurs d’activité sont également frappantes. Ainsi, l’écart salarial moyen dans le secteur de la finance et des assurances s’élève à 30 %. Il est nettement plus faible dans l’industrie chimique, avec seulement 5 %. Au niveau régional, les écarts de salaire les plus importants se trouvent à Zurich, les plus faibles dans la région lémanique.
Les caractéristiques sociodémographiques ont également une influence sur l’écart salarial. Les travailleuses plus âgées, les femmes mariées et les personnes n’occupant pas de poste de cadre présentent en moyenne des différences inexpliquées plus importantes. Selon l’Office fédéral, l’analyse montre ainsi que les différences structurelles continuent de jouer un rôle central sur le marché du travail suisse, même dans un pays hautement développé et économiquement fort.
L’étude fournit une base de données détaillée pour le débat politique sur l’égalité et l’équité salariale. Bien que des progrès aient été réalisés, l’objectif d’un salaire égal pour un travail de valeur égale n’a toujours pas été atteint.