Des études sur les cas d’abus, en particulier dans l’Église catholique en Suisse ou dans les Églises protestantes en Allemagne, ont également soulevé la question de la protection contre les abus dans d’autres institutions, selon un communiqué. C’est pourquoi le Conseil de l’Église a décidé de réviser le concept de protection de la personnalité qui existe depuis plus de vingt ans.
Selon Antje Ziegler, conseillère ecclésiastique responsable, le « concept-cadre de prévention pour la protection de l’intégrité personnelle » qui vient d’être présenté va au-delà des agressions sexuelles. Il couvre un large éventail de violations des limites, allant des railleries et des propos discriminatoires au harcèlement sexuel et aux agressions. Markus Unholz, membre du synode de la paroisse de Saint-Gall C, a salué la proposition du Conseil de l’Église, « car elle ne se contente pas de renforcer les moyens d’intervention », mais prévoit également divers instruments préventifs, tels que des formations ou du matériel d’information. Selon le communiqué, il est particulièrement important de connaître les limites, notamment au sein de l’Église, où il s’agit d’être proche des gens.
La question de la nécessité d’un service de signalement interne en plus d’un service externe a toutefois fait l’objet de discussions. Il est en effet difficile de garantir l’anonymat absolu dans un réseau où tout le monde se connaît. Antje Ziegler a confirmé que le service de signalement externe devait être appelé en cas d’infractions graves, mais a estimé qu’un service interne était nécessaire pour les conflits quotidiens au sein des autorités ou entre collaborateurs.
La question des ressources nécessaires à la mise en œuvre du concept a également fait l’objet de discussions. Un membre du Synode s’est demandé si 40 % de poste n’était pas une estimation trop généreuse. Martin Schmidt, président du Conseil de l’Église, a assuré qu’un bilan serait dressé après trois ans et que le pourcentage de poste serait adapté si nécessaire. Le synode a finalement approuvé à une large majorité le financement du concept, dont le coût annuel devrait s’élever à environ 110 000 francs.
Outre le thème de la prévention, le synode s’est penché sur la révision totale de la constitution, qui est en vigueur sans modification depuis 1974. La question d’une révision avait déjà été soulevée pour la première fois en 2018. « Une révision de la constitution en vigueur depuis 1974 est nécessaire », a conclu une commission consultative. Des mesures doivent notamment être prises concernant la direction des paroisses, le libre choix des paroissiens quant à leur appartenance ou la taille du Synode, qui compte actuellement 180 membres.
Un projet de révision constitutionnelle a été présenté au Parlement. Le synode a finalement donné son feu vert à l’unanimité pour le lancement du processus, bien que certains parlementaires aient demandé un plan de projet plus détaillé, comprenant un concept de communication et un calendrier précis pour l’achèvement du projet. Le plan de projet approuvé prévoit une durée de quatre ans et un coût d’environ un million de francs. Enfin, le Synode a adopté un rapport final sur la vision « Église de Saint-Gall 2025 », qui a marqué le travail des dix dernières années. « Le processus constitutionnel est désormais l’un des résultats de cette vision », a déclaré Martin Schmidt.