L’EPER demande la reprise des entrées de réinstallation

21 Juin 2023

L'EPER salue la décision du Conseil fédéral de continuer à participer au programme de réinstallation de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés. En même temps, l'œuvre d'entraide demande que les entrées de réinstallation suspendues soient reprises dès que possible.

Depuis 2020, la Suisse a accueilli en moyenne environ 800 réfugiés par an via la réinstallation, selon l’Entraide Protestante Suisse EPER. En chiffres absolus, l’importance de ces contingents de réinstallation pour le système suisse de l’asile est limitée. Par rapport aux quelque 24’000 demandes d’asile déposées en Suisse en 2022, 800 n’est pas un chiffre particulièrement élevé.

En revanche, l’importance humanitaire du programme de réinstallation est grande, car il s’agit de l’une des rares voies restantes par lesquelles des personnes particulièrement vulnérables peuvent entrer légalement et en toute sécurité en Suisse et y trouver une protection.

Selon l’EPER, plus de 110 millions de personnes sont aujourd’hui déplacées dans le monde. La plupart d’entre elles vivent dans des conditions indignes dans des pays qui ne sont pas en mesure d’offrir une protection à ces personnes. Ce sont souvent les plus faibles qui n’ont pas la possibilité d’atteindre un pays sûr et d’y demander l’asile.

Le Conseil fédéral a décidé en novembre 2022 de stopper temporairement les entrées de réinstallation en Suisse à partir d’avril 2023, selon le communiqué. La charge dans le domaine de l’asile est trop élevée, la situation de l’hébergement et de l’encadrement dans les cantons est trop tendue. En effet, la Suisse est actuellement confrontée à un grand nombre de demandes d’asile et à plus de 65’000 réfugiés ukrainiens bénéficiant du statut de protection S, selon l’EPER. Il faut le reconnaître. Mais face à la détresse mondiale des personnes en fuite, l’EPER est convaincue que la Suisse peut et doit faire davantage.

La Suisse pourrait mettre à disposition des ressources supplémentaires et investir dans la mise en place des infrastructures nécessaires. L’implication de la société civile pourrait également être renforcée et soulager ainsi les structures publiques, selon l’EPER. Cela pourrait être réalisé par le biais de l’hébergement privé de personnes en fuite, déjà expérimenté dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Selon le communiqué, l’EPER demande que la Suisse lève dès que possible la suspension actuelle des entrées de réinstallation, en accord avec les cantons. En outre, les contingents non utilisés des années précédentes devraient être reportés sur le programme de suivi 2024/2025.