Selon le rapport national d’Amnesty International, les restrictions aux droits des femmes, à la liberté des médias et à la liberté d’expression ont augmenté de manière exponentielle en Afghanistan en 2022, indique l’EPER dans un communiqué de presse. Selon ce rapport, les femmes et les filles sont bannies de l’espace public par les talibans et leurs droits sont massivement restreints.
Les Afghanes et les Afghans qui enfreignent les lois et les normes sociales des talibans sont arrêtés arbitrairement, torturés et exécutés, poursuit le communiqué. Certains groupes de personnes et les membres de leur famille seraient particulièrement menacés, notamment les anciens employés du gouvernement et de la sécurité, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les personnes ayant collaboré avec des acteurs occidentaux, les travailleurs culturels et certaines minorités, qui seraient ciblés, menacés et assassinés par les talibans.
Au vu de l’ampleur des persécutions, des restrictions et des violations massives des droits fondamentaux et des risques élevés encourus également dans les pays voisins, la Suisse a une responsabilité humanitaire envers les Afghanes et les Afghans en détresse, estime l’EPER. La Suisse peut et doit faire plus pour protéger les Afghanes et les Afghans qui, sans aide, n’auraient pas la possibilité de se rendre dans un pays sûr et d’y demander l’asile.
L’EPER appelle donc le Conseil fédéral et le Parlement à créer davantage de voies d’accès sûres et légales pour les Afghanes et les Afghans persécutés par les talibans. Concrètement, l’EPER demande, selon le communiqué, d’adapter la pratique actuelle trop restrictive en matière d’octroi de visas humanitaires, d’accélérer les procédures de regroupement familial et de visas humanitaires et d’abaisser les obstacles administratifs, de tenir compte du besoin de protection particulier des filles et des femmes, d’examiner soigneusement et individuellement les demandes d’asile de tous les réfugiés afghans et de relancer le programme de réinstallation le plus rapidement possible.
Terre des hommes attire également l’attention sur la situation difficile en Afghanistan. Selon l’organisation, dans aucun autre pays au monde les droits des filles et des femmes ne sont autant bafoués qu’en Afghanistan. Depuis les premières restrictions d’accès à l’éducation l’année dernière, leur place dans la vie publique ne cesse de diminuer.
Les filles ne sont autorisées à fréquenter l’école que jusqu’à la sixième année, et il y a entre-temps des signes indiquant que la participation à l’enseignement ne sera bientôt plus autorisée que jusqu’à la troisième année. Cela ne détruit pas seulement les espoirs et les rêves de toute une génération, mais a également des conséquences dramatiques sur la santé mentale des filles.
En outre, il n’est pas clair comment, sans possibilités de formation, il sera possible plus tard pour les femmes d’exercer des professions qui, en Afghanistan, ne sont traditionnellement occupées que par des spécialistes féminins, comme les sages-femmes ou les enseignantes dans les écoles pour filles.