Selon l’Union des villes suisses, les villes sont confrontées à une double tâche : concilier les besoins croissants en matière de mobilité avec la protection du climat et une densification urbaine de qualité. Une prise de position de l’association esquisse une stratégie à cet effet : il convient de promouvoir les formes de mobilité efficaces en termes d’espace, telles que la marche, le vélo, les transports publics et les offres partagées, tandis que le transport individuel motorisé doit jouer un rôle subsidiaire en raison de sa « consommation d’espace relativement élevée ». L’étude « Mobilité dans les villes suisses », publiée récemment par gfs.bern à la demande de la Conférence des villes pour la mobilité et de dix-sept communes, apporte un soutien supplémentaire.
Sur la base de plus de 15 000 réponses, l’enquête dresse un tableau clair : « Le verdict sur la question de l’attribution des surfaces ne pourrait être plus clair », selon le communiqué : Entre 59 et 79 % des personnes interrogées souhaitent réduire l’espace réservé à la circulation automobile au profit des vélos, des chemins piétonniers, des transports publics ou des zones sans circulation. Cette tendance se manifeste même dans les villes où le taux de motorisation est élevé.
Dans le même temps, l’analyse relativise la demande souvent exprimée en faveur d’un nombre plus important de places de stationnement. Si 44 % se plaignent du manque de places de stationnement, seuls 24 % placent l’extension des parkings parmi leurs priorités – un chiffre qui, selon les auteurs, « relègue cette question au bas de l’échelle des priorités en matière de politique des transports », comme l’indique le communiqué. En revanche, les investissements dans les espaces verts le long des routes sont très appréciés, un souhait qui, selon l’étude, « arrive toujours en tête ».
Le rapport cite les zones de rencontre et la limitation de vitesse à 30 km/h comme moyens éprouvés pour revaloriser l’espace routier. Près de 80 % des habitants de ces zones trouvent que la limitation de vitesse actuelle est « tout à fait adaptée », tandis que près de la moitié des habitants des rues limitées à 50 km/h souhaitent une réduction. L’association y voit un plaidoyer fort en faveur d’une transformation des espaces de circulation en espaces de vie.
Selon l’étude, la mobilité active présente également un potentiel : 67 % des personnes interrogées peuvent s’imaginer marcher davantage à l’avenir, tandis qu’une personne sur cinq évite le vélo pour des raisons de sécurité. Il convient donc de promouvoir en parallèle l’amélioration des infrastructures cyclables, les offres de partage complémentaires et la végétalisation des espaces routiers. L’Union des villes suisses souhaite ainsi garantir un « développement interne de haute qualité » tout en favorisant une mobilité qui allie santé, protection du climat et qualité de vie.