Les femmes mariées gagnent nettement moins – Le Conseil fédéral présente un rapport sur les différences salariales en fonction de l’état civil et de la parentalité

29 Août 2025

Une analyse montre que l'état civil, la parentalité et l'âge sont liés aux différences salariales ; les différences sont particulièrement marquées chez les parents mariés. Les femmes mariées ont en moyenne des salaires inférieurs de 16 % à ceux des hommes mariés ; l'écart se creuse particulièrement avec l'âge.

Le Conseil fédéral a adopté un rapport sur les différences salariales entre les sexes, qui examine de manière approfondie les facteurs que sont l’état civil, la parentalité, l’âge, la position professionnelle et le taux d’occupation. L’objectif est d’élargir la base de données sur laquelle s’appuie le débat sur l’égalité salariale et d’intégrer des indicateurs supplémentaires dans le suivi régulier, comme le demandait le postulat Dobler. « Des facteurs tels que l’état civil, la parentalité et l’âge sont liés aux différences de niveau de salaire entre les hommes et les femmes », indique le communiqué.

Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), le salaire brut médian en 2022 dans l’ensemble de l’économie sera de 6397 francs pour les femmes et de 7066 francs pour les hommes, ce qui correspond à une différence de 9,5 % en défaveur des femmes. Les écarts sont particulièrement marqués chez les personnes mariées : selon l’analyse, les femmes mariées gagnent 16,0 % de moins que les hommes mariés, tandis que chez les célibataires, la différence est de 1,3 %. Cette tendance est confirmée par la ventilation des écarts salariaux : chez les célibataires, l’écart salarial inexpliqué est de 2,8 %, contre 8,8 % chez les personnes mariées, ce qui signifie que les femmes mariées sont nettement moins bien loties, même à profil comparable, selon le rapport.

L’évolution différente des salaires au cours de la vie est également frappante. « En général, l’écart salarial augmente régulièrement avec l’âge », indique le communiqué de presse. Les femmes mariées jusqu’à 29 ans gagnent 6,6 % de moins que les hommes mariés ; dans la tranche d’âge des 30 à 49 ans, l’écart est de 12,6 %, et de 19,7 % à partir de 50 ans. Le rapport relie l’enquête sur la structure des salaires aux données démographiques et montre que les salaires des mères stagnent entre 30 et 49 ans et à partir de 50 ans, tandis que ceux des pères continuent d’augmenter pendant la même période. Cela est considéré comme une indication d’une « pénalité liée à la maternité ».

En ce qui concerne le taux d’occupation, l’évaluation montre un double écart : d’une part, l’écart salarial entre les sexes augmente avec l’augmentation du taux d’occupation – les femmes employées à temps plein gagnent 11,0 % de moins que les hommes – et, d’autre part, la proportion de femmes employées à temps plein diminue considérablement au cours de la vie active, tandis que les hommes restent plus souvent à temps plein. La position professionnelle joue également un rôle amplificateur : dans les fonctions à haut niveau de responsabilité, l’écart salarial est de 14,7 %, contre 5,7 % dans les postes sans fonction de cadre ; parallèlement, la proportion de femmes diminue à mesure que l’on monte dans la hiérarchie.

L’analyse des causes distingue les parts expliquées et non expliquées. Une partie des différences s’explique par des caractéristiques structurelles telles que la formation, le secteur d’activité ou la fonction, mais une part considérable reste inexpliquée. Le Conseil fédéral met l’accent sur le cadre juridique : les variables relatives à la situation familiale offrent certes une valeur ajoutée analytique, « mais elles ne doivent pas être utilisées pour justifier les différences salariales entre les sexes », précise le rapport. À l’avenir, l’OFS entend prendre en compte de manière standardisée les indicateurs supplémentaires afin de refléter de manière plus cohérente les influences de l’âge et de l’état civil dans ses rapports.

Matériaux