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Les Femmes protestantes en Suisse demandent la reconnaissance du travail de care

Rassemblées en assemblée, les Femmes protestantes en Suisse (FPS) ont lancé un appel pour l’intégration du travail de soins à la personne dans la politique économique et sociale, samedi 28 avril, à Berne.

Photo: CC (by-nd) Maik Meid
Par Laurence Villoz

« Nous demandons aux politiques de rémunérer le travail de care », insiste une déléguée lors de l’assemblée des Femmes protestantes en Suisse (FPS), samedi 28 avril, à Berne. S’occuper d’enfants, de personnes malades, âgées ou fragilisées, le travail de care englobe tout ce qui concerne le fait de prendre soin d’une ou de plusieurs personnes. Essentiellement fourni dans le domaine du privé, dans les cercles familiaux, il est peu souvent rémunéré et majoritairement assumé par des femmes. Lors de cette rencontre, les FPS ont adopté une résolution avec huit revendications concernant le travail de care.

S’il est rémunéré, elles demandent la création «d’un règlement légal s’inscrivant dans la loi du travail» avec «des salaires juste». Dans les cas où il est exercé bénévolement, que ce soit dans le cadre familial ou à l’extérieur, les FPS revendiquent une protection sociale, une prise en compte des compétences acquises, des offres d’aides, une répartition équitable entre les sexes et des conditions de travail adéquates. Partant, du principe que le travail de care est indispensable au bon fonctionnement de la société, elles demandent son intégration dans la politique économique et sociale.

Un meilleur équilibre entre les sexes

Durant cette rencontre, différents ateliers et conférences sur cette thématique ont eu lieu. Remo Ryser, le responsable de MenCare Suisse alémanique et collaborateur de l’Institut suisse de l’étude des questions liées aux masculinités et à l’égalité a proposé une réflexion sur la répartition du travail de care entre les sexes. « Pourquoi est-ce une évidence que ce soit majoritairement les femmes qui se chargent du travail de care ? Les hommes en sont-ils incapables ? », questionne Remo Ryser.

Selon le spécialiste, deux tiers du travail rémunéré est actuellement assumés par des hommes en Suisse contre un tiers par des femmes. En revanche, deux tiers du travail de care non rémunéré au sein des familles sont assurés par ces dernières. « Que faire pour rééquilibrer ? », interroge encore le spécialiste. « Dans certaines branches, c’est impossible de travailler à mi-temps ou alors le travail réduit est favorisé pour les femmes et dévaloriser pour les hommes », constate une autre déléguée. Le programme MenCare vise justement à promouvoir le rôle du père afin de parvenir à un meilleur équilibre entre la sphère familiale et le monde professionnel.

Active depuis 1947, l’organisation faîtière Femmes protestantes en Suisse regroupe environ 37 000 membres, dont des organisations féminines et des institutions ecclésiales. Elle est présidée par Dorothea Forster. Son principal objectif consiste à promouvoir la place des femmes dans la société, au sein des Églises et dans les milieux professionnels.

Laurence Villoz, ProtestInfo