Avec une lecture marathon de dix heures de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, Diakonie et de nombreuses organisations d’aide et d’autoreprésentation ont transformé la place devant le Parlement à Vienne en un « chantier de l’inclusion » le 5 mai. Sous la devise « Chaque article compte », les militants ont rappelé que l’Autriche a ratifié la convention il y a déjà 17 ans, mais que sa mise en œuvre reste « fragmentaire », comme l’indique la déclaration commune.
Dans son discours d’ouverture, Klaus Widl, président du Conseil autrichien des personnes handicapées, a rappelé qu’en ratifiant la convention, l’État s’était engagé à garantir effectivement les droits reconnus à toutes les personnes handicapées. Pourtant, il reste encore beaucoup à faire.
Les lacunes sont particulièrement flagrantes dans les domaines du logement accessible, de l’éducation inclusive, de l’accès au marché du travail et de la participation politique. Selon les organisations caritatives, lors du dernier examen des États en été 2023, le comité spécialisé des Nations unies compétent a non seulement constaté un manque de progrès, mais même des reculs dans certains domaines.
Les organisations estiment que la responsabilité de cette lenteur réside dans le morcellement des compétences entre l’État fédéral, les Länder et les communes. Cela retarderait la mise en œuvre de mesures décisives, ajoutent-elles. Les responsables politiques doivent prendre au sérieux les obligations découlant de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, exigent les organisateurs.
Maria Katharina Moser, directrice de la Diaconie, a souligné que l’inclusion commence dès la petite enfance. Pour y parvenir, il est particulièrement important de favoriser très tôt la communication chez les enfants qui ne parlent pas. Tous les enfants devraient pouvoir apprendre ensemble dans un système éducatif inclusif, a-t-elle déclaré. Parmi les mesures nécessaires, Mme Moser a cité le droit à des moyens de communication assistée, le développement de places dans des jardins d’enfants et des écoles inclusives, ainsi que la suppression des écoles spécialisées ségrégatives.
En Autriche, environ 63 000 personnes ont des troubles du langage, dont beaucoup sont des enfants qui dépendent d’aides techniques telles que des tablettes à commande oculaire ; si l’accès à ces aides reste bloqué, leur participation à la vie sociale sera entravée dès le départ, poursuit le rapport.