L’origine sociale influence les chances de formation: un jeune sur huit n’obtient pas de diplôme de fin d’études secondaires

24 Mar 2025

De nouveaux chiffres de l'Office fédéral de la statistique montrent que les jeunes issus de ménages à faibles revenus ou socialement défavorisés ont nettement moins de chances d'obtenir un diplôme de fin d'études secondaires.

Selon une nouvelle publication de l’Office fédéral de la statistique (OFS), 8,2 % des jeunes ayant atteint l’âge de 15 ans entre 2011 et 2013 n’ont pas obtenu de diplôme du secondaire II avant l’âge de 25 ans. Les jeunes issus de milieux socio-économiques défavorisés sont particulièrement touchés : Dans les ménages aux revenus les plus faibles, ce taux est de 12,7 %, et même de 24,2 % chez les jeunes issus de familles bénéficiant de l’aide sociale. Ces résultats proviennent des analyses longitudinales dans le domaine de la formation (LABB), qui se basent sur les données d’environ 82 000 jeunes, selon un communiqué de presse de l’Office fédéral.

L’évaluation montre également que les jeunes issus de ménages plus pauvres obtiennent plus souvent une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) et nettement moins souvent une maturité, poursuit le communiqué. Ainsi, 13,3 % des jeunes bénéficiant de l’aide sociale obtiennent une AFP, tandis que seulement 20,1 % de ce groupe obtiennent une maturité (gymnasiale, spécialisée ou professionnelle). À titre de comparaison, ce taux est de 72,7 % dans les ménages aux revenus les plus élevés.

D’autres facteurs sociaux ont également une influence : 12,5 % des jeunes issus de familles monoparentales n’obtiennent pas de diplôme, contre 13,5 % des jeunes allophones. Ceux qui ont fréquenté une école où plus d’un tiers des élèves ont une autre langue maternelle ont également un risque accru de ne pas obtenir de diplôme, avec plus de 10 %. Comme le souligne l’OFS, les effets de ces facteurs se renforcent souvent mutuellement.

«Ces résultats montrent à quel point la réussite scolaire dépend de l’origine sociale», peut-on lire dans le communiqué. L’enquête complète les études antérieures de l’OFS en y ajoutant des caractéristiques socio-économiques et se base sur des sources de données complètes telles que la statistique de la population et des ménages, la statistique de l’aide sociale et les comptes individuels de l’AVS.

L’OFS souhaite utiliser ces résultats pour créer des bases solides pour un débat sur la politique de l’éducation et montrer où des mesures de soutien ciblées sont nécessaires pour améliorer l’égalité des chances, indique le communiqué.