Dans son rapport 2024 sur les discriminations, la Fédération Suisse des Sourds (SGB-FSS) met une fois de plus en évidence la « discrimination systématique » dont sont victimes les personnes sourdes et malentendantes en Suisse. L’organisation souligne que ce groupe de population rencontre toujours des difficultés d’accès à l’éducation, au marché du travail et à la participation sociale. Selon le rapport, il subsiste encore « de nombreux obstacles empêchant une inclusion véritable ».
La SGB-FSS déplore tout particulièrement la disponibilité insuffisante de services d’interprétation en langue des signes. « Il manque une offre de qualité, disponible partout et gratuitement, pour que les personnes sourdes puissent avoir un accès équitable à l’information et au débat », indique le communiqué. Cette carence entraîne non seulement des désavantages pratiques, mais également une forme d’isolement social.
Les auteurs du rapport relèvent par ailleurs que, malgré la transformation numérique, de nombreux services en ligne demeurent inadaptés aux besoins des personnes malentendantes. Le sous-titrage ou l’accessibilité des contenus vidéo restent souvent insuffisants, limitant ainsi l’accès à des informations essentielles.
Sur le marché de l’emploi, la SGB-FSS constate également des « lacunes flagrantes ». Les offres d’emploi et les entretiens professionnels ne sont que partiellement accessibles, et l’absence de moyens techniques adéquats limite la formation continue des personnes concernées. De plus, nombre d’entre elles subissent des discriminations au quotidien, notamment lorsque les administrations, cabinets médicaux ou services publics ne proposent pas d’outils de communication adaptés.
Pour remédier à ces carences, la SGB-FSS réclame des mesures politiques concrètes ainsi qu’une sensibilisation accrue de la société. « Nous avons besoin d’un changement de mentalité dans tous les domaines », insiste l’organisation. Le droit à la communication sans barrière devrait être renforcé et la langue des signes pleinement reconnue comme moyen officiel de communication.
À travers son rapport 2024, la SGB-FSS espère relancer le débat politique et encourager la société à revoir ses pratiques. Comme le souligne la déclaration finale : « Les personnes sourdes et malentendantes méritent un soutien total de la part des pouvoirs publics et de la société afin d’être enfin considérées comme des citoyens et citoyennes à part entière. »