ONU Femmes met en garde : la crise climatique aggrave les inégalités mondiales entre les femmes

22 Avr 2025

Dans une nouvelle analyse, ONU Femmes montre comment le réchauffement climatique aggrave les inégalités existantes et touche de manière disproportionnée les femmes dans toutes les régions.

Selon ONU Femmes, la crise climatique et les inégalités mondiales entre les sexes constituent une double menace dangereuse. « La crise climatique n’est pas « neutre » en matière de genre », indique l’article publié à l’occasion de la Journée internationale des femmes, qui met en lumière les liens étroits entre le changement climatique et les droits des femmes.

Les auteurs soulignent que dans de nombreux pays, les femmes et les filles dépendent davantage des ressources naturelles, mais ont moins de contrôle sur celles-ci. Lorsque les sécheresses ou les inondations détruisent les récoltes, c’est généralement sur leurs épaules que pèsent la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau et la recherche de bois de chauffage, avec des conséquences qui se répercutent jusqu’à l’éducation : selon ONU Femmes, les filles doivent quitter l’école pour aider leurs mères.

Le document qualifie le changement climatique de « multiplicateur de menaces » qui exacerbe les tensions sociales, politiques et économiques, en particulier dans les régions sujettes aux conflits. Non seulement les femmes y sont plus souvent victimes de violences sexistes, de traite des êtres humains ou de mariages précoces, mais elles survivent aussi moins souvent que les hommes aux catastrophes naturelles, car l’information, la mobilité et l’accès aux structures de secours sont inégalement répartis. Après les catastrophes, elles reçoivent en outre moins d’aide, ce qui alimente la spirale de la vulnérabilité.

Les risques pour la santé augmentent également : les chaleurs extrêmes augmentent le risque de mortinatalité et la propagation de maladies vectorielles telles que le paludisme ou la dengue a des effets négatifs sur la santé maternelle et infantile. Dans le même temps, dans les régions touchées par la sécheresse, les femmes sont les premières à se priver de nourriture pour nourrir les membres de leur famille. Dans le comté de Turkana, au Kenya, par exemple, après des années de précipitations insuffisantes, de nombreuses personnes seraient « au bord du gouffre ».

Toutefois, selon le rapport, les effets varient considérablement. Les femmes autochtones et d’origine africaine, les femmes âgées, les personnes LGBTIQ+, les femmes handicapées, les migrantes et les habitantes des zones rurales et sujettes à des conflits seraient exposées à des risques multiples. Des militantes telles que la défenseuse des droits humains thaïlandaise Matcha Phorn-In avertissent que les programmes humanitaires resteront « hétéronormatifs » tant qu’ils ignoreront la diversité sexuelle et de genre. Et l’experte brésilienne en racisme environnemental Dandara Rudsan rappelle : « En Amazonie, défendre les droits humains signifie lutter chaque jour pour la survie des populations et de la forêt tropicale. »

ONU Femmes souligne que les femmes ne sont pas seulement des victimes, mais aussi des actrices clés de la solution. Le renforcement de leurs droits, de leur participation politique et de leur accès aux ressources est une condition préalable à une protection efficace du climat. Selon le texte, financer les mouvements sociaux des femmes en Amazonie, c’est financer la survie de la forêt tropicale.