Depuis le début de la pandémie de Corona, de nombreux pays ont contribué par leur politique à l’augmentation des inégalités, indique Oxfam dans un communiqué de presse. La plupart des gouvernements auraient réduit leur part de dépenses dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale, tout en omettant d’augmenter les impôts sur les bénéfices excessifs et l’augmentation de la richesse ou de relever les salaires minimums. C’est ce qui ressort d’un récent rapport d’Oxfam.
Le rapport montre que la moitié des pays à faible revenu ont réduit les dépenses de santé en dépit de la pandémie. En outre, près de la moitié des pays ont réduit la part consacrée à la sécurité sociale et 70 % des pays ont réduit la part consacrée à l’éducation. Malgré la pression exercée sur les finances publiques, 95 % des pays ont renoncé à taxer davantage les personnes très riches et les grandes entreprises, et onze pays ont même réduit les impôts correspondants. Dans le contexte de la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, deux tiers des pays ont en outre omis d’augmenter le salaire minimum.
Le rapport montre qu’une autre politique est possible dans une situation de crise multiple. Ainsi, le Costa Rica a augmenté son impôt sur les revenus les plus élevés de 10 points de pourcentage, la Nouvelle-Zélande de 8 points de pourcentage et l’Argentine a imposé une taxe spéciale sur les grandes fortunes. Le Sénégal a augmenté d’un cinquième la part de son budget national consacrée à l’éducation et d’un tiers celle consacrée à la protection sociale. La Barbade a introduit une série complète de lois visant à améliorer les droits des femmes au travail.
Cependant, de nombreux pays ne disposent pas de la marge de manœuvre fiscale nécessaire pour faire face à la situation de crise actuelle. En 2021, les pays à faible revenu auraient consacré 27,5 % de leur budget au remboursement de leur dette, deux fois plus qu’à l’éducation, quatre fois plus qu’à la santé et presque douze fois plus qu’à la protection sociale. L’inégalité et la pauvreté dans les pays à faible revenu seraient encore aggravées par l’insistance du FMI à imposer de nouvelles mesures d’austérité pour réduire la dette et les déficits budgétaires : le rapport CRI montre que, sur la base des données du FMI, les trois quarts des pays du monde entier prévoient de nouvelles réductions des dépenses pour un montant total de 7 800 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.