Pain pour le Monde : injustice croissante dans le financement climatique

16 Oct 2024

L'indice d'adaptation au climat 2024 de Pain pour le Monde révèle des injustices alarmantes dans la répartition des financements internationaux pour l'adaptation au climat, indique l'organisation dans un communiqué de presse.

La mise à disposition de fonds d’aide pour l’adaptation au climat est une question de survie, a déclaré Dagmar Pruin, présidente de Brot für die Welt, citée dans un communiqué. La situation s’aggrave de plus en plus pour les groupes de population les plus touchés par le changement climatique, car les fonds, déjà trop limités, sont distribués de manière inéquitable. La plupart des pays risquent ainsi d’être confrontés à un déficit durable de protection, ce qui rendrait impossible tout développement durable.

Selon le communiqué, l’indice qui évalue la répartition des moyens financiers en fonction du risque climatique des pays du Sud mondial montre que 90 pour cent des pays évalués ont reçu moins de moyens financiers que ce à quoi ils auraient droit s’ils étaient répartis équitablement.

Alors que les dommages climatiques augmentent massivement dans le monde entier, les pays pauvres manquent de plus en plus de moyens pour s’adapter au changement climatique, poursuit le communiqué. 37 des 129 pays étudiés ont reçu moins de la moitié des fonds appropriés et sont donc extrêmement sous-financés. 50 pays ont reçu au maximum 64 pour cent (fortement sous-financés), tandis que 29 pays ont reçu jusqu’à 80 pour cent de leurs ressources financières adaptées aux risques (modérément sous-financés).

Selon le communiqué, l’Afrique centrale et orientale ainsi que l’Asie du Sud sont particulièrement touchées par le sous-financement : les dix pays les plus sous-financés sont donc l’Afghanistan, le Tchad, le Soudan du Sud, la Somalie, le Niger, le Mali, le Yémen, l’Éthiopie, l’Ouganda et l’Irak.

Par rapport à l’année précédente, la situation s’est encore détériorée, selon Brot für die Welt. La population des pays considérés comme extrêmement ou fortement sous-financés a augmenté de 230 millions de personnes pour atteindre maintenant 6 milliards de personnes – ce qui représente 96,7 pour cent de la population totale des pays évalués.

Les résultats de l’indice d’adaptation 2024 montrent clairement que de nombreux pays les plus exposés aux risques climatiques, y compris les États les plus pauvres et les plus fragiles du monde, ont besoin d’un soutien accru et urgent.

Selon le communiqué, l’indice d’adaptation 2024, qui a été calculé pour la période 2015-2021, couvre un total de 129 pays. Il prend en compte aussi bien le risque climatique spécifique à chaque pays, basé sur des données adaptées de l’indice de risque informatique de l’UE, que les financements internationaux d’adaptation au climat provenant de la base de données du CAD de l’OCDE. Selon l’organisation, l’indice d’adaptation de Brot für die Welt est un critère d’évaluation important, mais pas suffisant en soi, pour le financement de l’adaptation au changement climatique. Il ne mesure que la répartition des fonds disponibles en fonction des risques climatiques spécifiques à chaque pays et ne donne aucune indication sur les montants absolus nécessaires pour rendre un pays résilient au changement climatique.