La protection déjà insuffisante s’érode encore davantage, déclare la Plateforme suisse contre la traite des êtres humains dans son communiqué. Les personnes en fuite auraient encore moins de possibilités d’arriver en toute sécurité jusqu’en Europe et encore moins d’obtenir la protection dont elles ont urgemment besoin.
Cela vaut également pour la Suisse, selon le communiqué. Les modifications proposées favorisent la traite des êtres humains, l’exploitation et la violence, aussi bien pendant la fuite qu’en Europe.
La situation des victimes de la traite des êtres humains se détériore notamment en raison de la politique d’hébergement prévue dans des camps de masse à la frontière extérieure de l’UE ou de l’interdiction de poursuivre le voyage en Europe. De nombreuses personnes en fuite devront rester plus longtemps que les six mois prévus dans les camps aux frontières extérieures de l’UE. Cela conduirait à une surpopulation et à des conditions encore plus intenables, ce qui augmenterait le risque qu’ils soient victimes de la traite des êtres humains.
La prolongation du délai de transfert Dublin a pour conséquence un séjour de plusieurs mois dans un hébergement d’urgence, car le transfert ne peut souvent pas être mis en œuvre.
Le transfert d’enfants non accompagnés vers le premier pays de demande d’asile est également problématique. Ainsi, les demandes d’asile des enfants non accompagnés étaient jusqu’à présent traitées dans le dernier pays de demande. Désormais, les enfants devraient également être renvoyés dans le premier pays de demande, le plus souvent à la frontière extérieure de l’UE. La vulnérabilité particulière des enfants serait ainsi totalement ignorée.
La Plateforme Traite insiste pour que, dans ces nouvelles circonstances, la Suisse fasse enfin usage de sa marge de manœuvre en matière d’auto-entrée en matière sur les demandes d’asile, en particulier pour les personnes vulnérables comme les victimes de la traite des êtres humains. Ainsi, les victimes de la traite des êtres humains pourraient passer par la procédure d’asile en Suisse et rester en Suisse en cas d’octroi d’une protection ou d’une admission provisoire. L’auto-entrée en matière serait la seule possibilité de protection restante pour les victimes de la traite des êtres humains.