Solidaires quoi qu’il advienne

Solidaires quoi qu’il advienne

Le 7 juin 2018, le Conseil synodal des Églises de Berne-Jura-Soleure a adopté une prise de position en réponse aux questions éthiques et pastorales que pose l’accompagnement d’une personne ayant choisi de recourir au suicide assisté.

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Solidaires quoi qu’il advienne

Oct 29, 2018 | Aumôneries, Église et foi, Magazine, Personnes âgées

Le 7 juin 2018, le Conseil synodal des Églises de Berne-Jura-Soleure a adopté une prise de position en réponse aux questions éthiques et pastorales que pose l’accompagnement d’une personne ayant choisi de recourir au suicide assisté.

Églises et suicide assisté

En effet, citant les auteurs de la prise de position, le « suicide assisté a pénétré la sphère de la pratique ecclésiale. En entretien ou lors des préparations de service funèbre, les pasteures et les pasteurs ont affaire à des personnes qui envisagent de s’adresser à une organisation d’aide au suicide ou qui l’ont déjà fait, ainsi qu’à des familles dont un proche a choisi cette manière de mourir. La question affleure de plus en plus souvent et les ministres peuvent être confrontés non seulement aux limites de leurs compétences liturgiques, homilétiques et d’accompagnement, mais également à de grandes questions théologiques et éthiques. Leur intervention est d’autant plus délicate que depuis quelques années l’opinion publique est divisée sur la question. » Ces quelques réflexions devraient par ailleurs inciter les accompa-gnantes et accompagnants spirituels, ainsi que toute l’Église, à s’emparer du sujet et à en débattre.

« … nul ne peut être obligé d’accompagner quiconque jusqu’à l’acte de suicide »

« … les ministres disposent »

Le document est conçu comme un outil d’aide pour les pasteures et pasteurs. En formulant ces orientations théologiques et pratiques, les Églises de Berne-Jura-Soleure proposent et « les ministres disposent ». Le Conseil synodal estime en effet « que nul ne peut être obligé d’accompagner quiconque jusqu’à l’acte de suicide : une pasteure ou un pasteur qui a des réserves théologiques ou qui redoute la charge psychique, peut évidemment exercer son droit d’agir en son âme et cons-cience. La liberté dans l’annonce de l’Évangile est au cœur du mandat ecclésial: elle doit être garantie, particulièrement face aux questions délicates et controver-sées comme celles que soulève le suicide assisté. Si la pasteure ou le pasteur ne s’estime pas en mesure d’acd’accompagner spirituellement ou par des actes liturgiques ou homilétiques un sui-cide assisté, la demande d’accompagnement doit quand même être honorée. Dans un tel cas, il est important de trouver une ou un remplaçant. »

Dans l’Église réformée vaudoise

Il y a quelques années, la question de l’accompagnement pastoral lors de suicide assisté s’est aussi posée au Conseil synodal de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Jusqu’où accompagner la démarche ? Avant et après le décès, certainement. Mais pendant l’acte lui-même ? Le Conseil a publié des direc-tives et souligne qu’on ne saurait donner ici de directives éthiques définitives tant « les positions des uns et des autres varient en fonction de leur approche des ques-tions touchant au respect de la vie, de la dignité et de la liberté individuelle. Chaque ministre est appelé à forger ses propres convictions. Il n’y a pas une façon juste ou fausse de penser. »

« les positions des uns et des autres varient en fonction de leur approche des questions tou-chant au respect de la vie, de la dignité et de la liberté individuelle. Chaque ministre est appelé à forger ses propres convictions. Il n’y a pas une façon juste ou fausse de penser. »

Du point du vue pénal, rappelle le Conseil synodal vaudois, « le suicide assisté reste une mort violente et toute personne assistant à l’acte lui-même est tenue de rester dans la chambre du défunt jusqu’à l’arrivée du juge et de la police. Le choix que le ministre opère, doit être dans la mesure du possible, explicité clairement et sereinement à la personne concernée et aux différents partenaires (aux proches et, le cas échéant, au personnel [d’un home médicalisé]).

Il n’est pas toujours possible d’être le ministre de tous simultanément, tant parfois les positions se sont cristallisées et paraissent irréconciliables. [] Il n’y a vraisem-blablement pas une seule réponse qui serait la juste et les autres fausses, et une certaine ambiguïté aux yeux de certains n’est peut-être pas éliminable ; l’engagement est parfois à ce prix. »

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