La lettre indique que les récents développements concernant la décision des États-Unis de suspendre leurs contributions à des organisations des Nations unies telles que l’Organisation mondiale de la santé et de fermer l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) sont suivis avec une grande inquiétude.
Cela aurait des conséquences dramatiques sur l’aide apportée aux plus démunis dans le monde. D’innombrables programmes d’aide humanitaire d’urgence et de coopération internationale risqueraient de ne plus pouvoir poursuivre leur travail. Les conséquences pour des millions de femmes, d’enfants, de personnes âgées, malades ou handicapées dans les régions les plus précaires du monde seraient fatales. Cela se produirait à un moment où il y a plus de crises et de conflits parallèles que jamais auparavant dans le monde.
Les Nations Unies (ONU) et la communauté humanitaire internationale garantissent les services de base vitaux tels que l’aide médicale, la nourriture, l’eau et le logement, poursuit la lettre. Ils permettent également à des millions d’enfants qui, autrement, n’auraient pas accès à l’éducation, d’être scolarisés. Grâce à des campagnes mondiales de santé publique, des maladies telles que le VIH, le virus Ebola et le paludisme ont pu être efficacement combattues au cours des dernières décennies et le nombre de décès a diminué.
Dans l’Agenda 2030, la communauté internationale s’est engagée à promouvoir le développement durable et à lutter contre la pauvreté. Elle ne doit pas rester silencieuse lorsque ces objectifs sont en jeu, peut-on lire dans la lettre. La Suisse a une responsabilité particulière. En tant que gardienne des Conventions de Genève et pays hôte d’organisations onusiennes centrales pour les affaires humanitaires, elle ne peut accepter que des fonds soient radicalement supprimés, que des vies humaines soient délibérément mises en danger et que les acquis de la coopération au développement soient réduits à néant. «Nous devons agir maintenant, car demain, il sera peut-être déjà trop tard pour des millions de personnes. La tradition humaniste de notre pays nous oblige, vous oblige, à intervenir activement », peut-on lire dans la lettre.
Les signataires exhortent le Conseil fédéral à s’engager avec force et détermination par la voie diplomatique pour préserver les structures humanitaires, en particulier au sein de l’ONU. Les pays riches doivent assumer leur responsabilité envers les plus démunis de la planète. La Suisse doit jouer un rôle de premier plan dans cet effort mondial.