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L’être humain s’émancipe du système de prise en charge et d’assistance. Ce phénomène va révolutionner le secteur des soins. Étude de l’Institut Gottfried Duttweiler.

L’Institut Gottfried Duttweiler publie une étude sur l’avenir du système de santé à la lumière de l’évolution démographique. L’espérance de vie de la population suisse augmentant, la population vieillit et le nombre de personnes nécessitant des soins s’accroît inexorablement. Parallèlement, la Suisse connaît un taux de natalité stable, mais faible. De moins en moins de jeunes devront donc assurer les soins d’un nombre croissant de personnes âgées. Selon le Conseil fédéral, il faudrait créer d’ici à 2020 170 000 postes à plein temps pour compenser le vieillissement – prévisible – de la population. Et cela, à une époque où beaucoup de choses deviennent moins coûteuses – les smartphones, la mobilité, la nourriture – à l’exception notable de la main d’œuvre, cruciale dans le domaine des soins.

D’un côté, il y les optimistes : ils et elles pensent que des robots assumeront tous les besoins vitaux des personnes dépendantes, libérant le personnel soignant qui pourra accorder toute son attention à l’accompagnement bienveillant et à la relation humaine. De l’autre les pessimistes : elles et ils craignent un environnement dés-humanisé et des personnes âgées livrées à elles-mêmes et aux machines. Pour les auteurs de l’étude « Take Care », la réalité de demain se déplacera entre ces deux pôles extrêmes.

Deux évolutions marqueront le système de santé du futur :

  • un changement de priorité, qui passera de celle de l’offre (aujourd’hui) à celle de la demande : les besoins et les désirs des individus prennent une impor-tance de plus en plus grande, le système des soins devra se réorganiser en conséquence ;
  • le financement futur – selon les auteurs de l’étude – du système social éta-tique sera de plus en plus difficile et des prestataires privés devront assumer ce que l’État ne pourra plus garantir (ce qui pose la question lancinante de la prise en charge des personnes âgées ayant peu de ressources financières !).

À partir de ces constats, les auteurs de l’étude, parue au début 2018, développent quatre scénarios possibles.

Auteurs : Detlef Gürtler, Christine Schäfer, Stefan Breit
Langue : allemand et français
Sur mandat de Senesuisse (Association des institutions privées pour personnes âgées)