Ukraine: l’EPER pour une perspective à long terme pour les réfugiés

26 Fév 2025

Selon l'EPER, de nombreuses personnes ayant fui l'Ukraine il y a des années sont toujours en Suisse et un retour en toute sécurité n'est pas envisageable. Elles méritent une perspective à long terme.

Dans un communiqué de presse, l’Entraide Protestante Suisse (EPER) rappelle que des personnes ont fui en Suisse depuis le début de la guerre en Ukraine. Selon ce communiqué, le statut S a été accordé «sans hésitation» aux premiers arrivants en mars 2022. Il s’agit d’une «protection temporaire» qui a été introduite à l’origine après les guerres de Yougoslavie. Cette admission rapide était toutefois liée à l’espoir que les réfugiés retourneraient dans leur pays d’origine après la fin de la guerre.

Selon le communiqué, environ 68 000 Ukrainiens vivent aujourd’hui en Suisse, dont beaucoup depuis trois ans déjà. Les enfants vont à l’école et de plus en plus d’adultes trouvent du travail. «Cependant, ces progrès en matière d’intégration sont en contradiction avec le caractère temporaire du statut S», indique le communiqué. D’une part, l’accès au marché du travail est désormais utilisé comme critère de réussite de l’intégration, d’autre part, on ne sait pas si les personnes concernées sont autorisées à rester à long terme.

En outre, l’attitude politique se durcit, poursuit l’EPER : au Parlement, des majorités se sont formées en faveur de la restriction des voyages à l’étranger ; à l’avenir, un séjour de plus de deux semaines en dehors de la Suisse pourrait entraîner le retrait de la protection. En outre, seuls les réfugiés qui peuvent prouver qu’ils résidaient dans des régions occupées ou disputées par la Russie seront protégés. «Ces mesures montrent que l’engagement initial en faveur d’une protection globale s’effrite», peut-on lire dans le communiqué.

Afin d’offrir des perspectives d’avenir aux réfugiés qui sont déjà intégrés en Suisse, l’EPER plaide entre autres pour la reconnaissance de leurs formations. En outre, l’organisation demande «un régime de séjour qui ne prenne pas fin abruptement dès que le statut S est révoqué collectivement». Un premier succès a été enregistré dans ce sens : la Commission des institutions politiques du Conseil national a récemment approuvé une proposition visant à réduire de cinq à trois ans le délai d’attente pour l’obtention d’un permis de séjour individuel.

Enfin, l’EPER souligne que cela ne doit pas entraîner une inégalité de traitement des autres demandeurs de protection : «Tous les réfugiés ont besoin de procédures équitables et fiables afin qu’une politique des réfugiés tournée vers l’avenir soit mise en place pour tous.»