L’Université de Fribourg a interrogé 1264 parents sur l’utilisation de la violence psychique dans l’éducation. Selon le communiqué de presse de Protection de l’Enfant Suisse, les résultats montrent que 30% des parents blessent leurs enfants avec des mots, 25% menacent leurs enfants avec des coups et 20% des enfants en Suisse subissent régulièrement de la violence psychique. Le fait d’être témoin de la violence entre les parents peut également peser lourdement sur les enfants sur le plan psychique. Ainsi, près d’un enfant sur trois aurait déjà été témoin de violence psychique entre ses parents.
La violence psychologique est plus difficile à reconnaître que la violence physique, car elle est moins visible, précise le communiqué. Et pourtant, elle peut également avoir des conséquences importantes, voire à vie, pour les enfants concernés, surtout si elle est pratiquée régulièrement.
Il s’agit notamment d’un risque fortement accru de dépression, de troubles de l’apprentissage, de comportements agressifs et violents ou de troubles de l’attachement.
Selon le communiqué, on parle de violence psychologique lorsque les parents exercent intentionnellement un pouvoir et une influence et adoptent régulièrement certains comportements qui ne correspondent pas au comportement de l’enfant et à la situation. L’enfant ressent la réaction de ses parents comme une attaque personnelle qu’il ne peut pas relier à la situation actuelle. Il se sent rejeté, sans valeur et à la merci.
Les enfants qui subissent des violences domestiques sont également exposés à des charges psychiques considérables et ressentent de la peur, de la torpeur et de l’impuissance.
Le 13 septembre, le Conseil fédéral a présenté le projet de mise en œuvre de la motion « Ancrer l’éducation sans violence dans le CC ». Selon l’Association Suisse pour la Protection de l’Enfant, le Conseil fédéral y reconnaît qu’outre la violence physique, la violence psychique ne doit pas non plus avoir sa place dans l’éducation. Le Conseil national votera probablement sur la proposition du Conseil fédéral lors de la session de printemps 2025, puis l’affaire passera au Conseil des Etats.