La biologie sera la technologie clé des prochaines décennies, affirme l’Institut Gottlieb Duttweiler dans un communiqué de presse. Elle modifie durablement les structures et les processus de l’économie. La bioéconomie en tant que nouvelle forme d’économie est en train d’émerger, selon la nouvelle étude “L’ère de la biologie – Comment la relation entre l’homme, la nature et la technique se transforme”.
Un sondage représentatif réalisé en Suisse dans le cadre de l’étude confirme également un changement de valeurs, d’une vision du monde centrée sur l’homme à une vision écocentrique, poursuit le communiqué. Il en ressort une tendance à l’égalité de tous les êtres vivants et une reconnaissance croissante de la nature comme partie intégrante de la vie humaine.
Nous sommes aujourd’hui à la charnière entre une économie industrielle et une économie biosourcée, poursuit l’étude. L’objectif à long terme de la bioéconomie serait une économie circulaire avec des processus de fabrication biosourcés et des matériaux renouvelables. Des percées technologiques telles que l’utilisation de bactéries pour décomposer les déchets plastiques et le stockage de données numériques dans l’ADN des plantes sont des exemples de ce progrès.
Selon le communiqué, les résultats d’un sondage indiquent un changement de valeurs, d’une vision anthropocentrique à une vision écocentrique du monde. La majorité des personnes interrogées (90 %) ressentent ainsi un lien fort avec la nature, indépendamment de l’âge, du sexe et de la formation. La grande majorité (94,7 %) des personnes interrogées se disent attristées par la destruction de la nature et estiment que la nature mérite d’être protégée pour elle-même.
Près de la moitié des personnes interrogées (46,4 %) souhaitent protéger la nature des interventions humaines et s’opposent à l’aménagement de nouvelles surfaces jusqu’ici inutilisées. Seul un dixième environ considère la préservation de la nature intacte comme naïve. La plupart des personnes interrogées (45,9 %) rejettent l’utilisation de la science et de la technologie pour contrôler et optimiser la nature. Le contraste est saisissant avec la nette approbation (68,7 %) des nouveaux développements basés sur les micro-organismes.
Selon l’Institut Gottlieb Duttweiler, l’attitude de la population suisse vis-à-vis de la biotechnologie et de la biologie synthétique est toutefois marquée par la prudence et la conscience des risques potentiels. Les résultats du sondage montrent d’une part que les applications biotechnologiques visant à réparer les dommages environnementaux et les problèmes de santé sont majoritairement soutenues. D’autre part, la moitié des personnes interrogées estiment que l’utilisation de la biotechnologie est risquée, notamment en ce qui concerne les abus ou les accidents.
La thèse de la séparation entre l’homme, la nature et la technique n’est pas tenable, poursuit l’institut. A l’ère de la biotechnologie, les machines pourraient devenir des organismes et vice-versa. La nature inspire de nouvelles méthodes de production qui utilisent des matières premières organiques et des systèmes cultivés plutôt que programmés.