Une pétition demande au Conseil fédéral de faire en sorte que la Suisse « assume sa responsabilité humanitaire »
L’Entraide protestante suisse (EPER) et l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) lancent une pétition qui demande que la Suisse accueille chaque année un contingent de 10’000 personnes. Plusieurs voies légales sont à explorer.
« Le nombre de personnes fuyant la guerre et les persécutions n’a jamais été aussi élevé. On estime que fin 2016, 65,6 millions d’êtres humains étaient en situation d’exil forcé. Nombre d’entre eux décèdent en essayant de trouver refuge en Europe. En 2016 et 2017, plus de 8 000 personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée », rappelle l’EPER. En collaboration avec l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), l’EPER a lancé le 5 mars une pétition adressée au Conseil fédéral pour que la Suisse fasse un effort supplémentaire en matière d’accueil.
« Selon l’estimation du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (UNHCR), le nombre de réfugiés enregistrés dans le monde entier ayant besoin d’être réinstallé dans un pays sûr est d’environ 1,2 million. En regard de cette réalité, notre pétition peut sembler relativement modeste en tentant de sauver 10 000 vies supplémentaires », explique Magaly Hanselmann. 84% des 66 millions de personnes déplacées « vivent dans des pays en développement, en général à proximité des régions en crise. Ces pays sont largement dépassés par la situation et ne sont pas en mesure de leur proposer ne serait-ce que des conditions de vie acceptables », prévient l’argumentaire de la pétition. « Pour un grand nombre de réfugiés, la seule issue est de passer par les voies illégales, généralement au péril de leur vie », complète le texte.
La pétition demande d’une part d’utiliser les possibilités données par le cadre légal actuel afin d’augmenter à 10 000 le nombre de personnes réfugiées pouvant trouver protection en Suisse via les programmes de réinstallation de la Confédération. D’autre part, afin d’ouvrir la voie à un modèle de corridors humanitaires tel qu’il a pu être mis en place en Italie, elle demande au Conseil fédéral de créer les bases légales nécessaires pour renforcer les initiatives de la société civile et des Églises, notamment dans les domaines de l’hébergement, l’accompagnement et la formation.
Source : Protestinfo
Photo : ©EPER