Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat: les extrêmes climatiques pourraient bientôt faire partie de notre quotidien
Canicule en Grèce et en Italie, crues subites et inondations en Allemagne et en Suisse, incendies de forêt en Méditerranée: les dernières semaines nous ont confrontés à une grave menace, qui vient d’être confirmée dans toute sa portée par le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
« Depuis trente ans, le GIEC met en garde contre les conséquences du réchauffement climatique », a souligné Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement. « Le monde écoute, mais il ne semble pas comprendre. Il ne réagit pas de manière adéquate. » Pourtant, l’ampleur des récents changements du système climatique global est sans précédent depuis des millénaires, a-t-elle poursuivi.
Il est scientifiquement incontestable que le changement climatique est dû à l’être humain : tel est le résumé de la conférence de presse organisée à l’occasion de la publication du rapport du GIEC. Selon les connaissances scientifiques, il est établi que la concentration de CO2 n’a jamais été aussi élevée depuis deux millions d’années, l’élévation du niveau de la mer n’a jamais été aussi rapide depuis 3000 ans, le niveau des glaces arctiques est au plus bas depuis 1000 ans, et les glaciers fondent à une vitesse jamais atteinte depuis au moins 2000 ans.
Les vagues de chaleur se multiplient, les records de température explosent, les fortes pluies s’intensifient, les événements climatiques extrêmes surviennent de plus en plus souvent sous forme combinée. Et : le changement climatique s’accélère. Ainsi, la vitesse d’élévation du niveau de la mer, qui était de 1,9 mm par année entre 1979 et 2006, a doublé depuis lors. La température moyenne mondiale a augmenté de 1,1 degré depuis 1850, mais s’est accrue de 0,2 degré rien que sur les 7 dernières années.
Auparavant, on discutait de possibles scénarios d’avenir, a expliqué Erich Fischer, chercheur à l’EPF et co-auteur du rapport du GIEC, au téléjournal de la télévision suisse alémanique. Mais le dernier rapport montre clairement qu’aujourd’hui, nous sommes déjà dans cette situation.
La principale menace pour l’être humain vient des changements extrêmes, souligne le rapport. Des événements inimaginables jusqu’ici pourraient bientôt faire partie de notre quotidien climatique et survenir de manière combinée. Si les principales régions céréalières d’Europe, d’Asie et des USA venaient à être frappées simultanément par la chaleur et la sécheresse, la sécurité alimentaire ne pourrait peut-être plus être garantie, a averti la climatologue Sonia Seneviratne.