La crise liée à la COVID-19 montre que la garde extrafamiliale des enfants a une importance systémique
La crise liée à la pandémie de coronavirus met en évidence à quel point la garde extrafamiliale des enfants fait partie du système, soit d’un service public au sens large. Le syndicat Travail.Suisse souligne qu’un plan suisse devra être élaboré avec les cantons, les partenaires sociaux et les associations spécialisées. À l’avenir, l’offre de l’accueil extrafamilial doit être assurée partout, continuer d’être étendue et l’accès doit être facilité en diminuant massivement la part payée directement par les parents, selon le Syndicat.
Lors de la session extraordinaire des 4 et 5 mai dernier, les Chambres fédérales ont adopté deux motions pour soutenir les crèches dont la survie financière a été mise en danger par la pandémie de coronavirus. Dans la foulée, une coalition de 40 organisations et associations a demandé au Conseil fédéral qu’il règle rapidement ce soutien financier de 65 millions, en prêtant attention au fait que la compétence cantonale en la matière a créé une situation très inégale en Suisse. Selon l’ordonnance récemment publiée, la Confédération prend en charge le tiers des indemnités versées par les cantons aux institutions de garde de jour qui en font la demande. Les cantons, eux, sont tenus d’accorder jusqu’au 17 juin des aides financières aux structures d’accueil, avec un effet rétroactif au 17 mars. Les crèches aidées devront rembourser aux parents les contributions déjà perçues pour les prestations de garde auxquels ils n’ont pas eu recours.
Un plan national doit être élaboré
Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité pour le syndicat TravailSuisse, membre de cette coalition souligne que « cette aide financière est nécessaire, pour ne pas mettre en péril l’offre de garde extrafamiliale dans le futur, dont personne ne peut se passer. » Les spécialistes prédisent une seconde vague de contamination probable ou d’autres crises sanitaires graves. La crise liée à la COVID-19 a mis en évidence que l’accueil extrafamilial fait absolument partie du service public. Travail.Suisse rappelle qu’un plan suisse doit être élaboré avec les cantons, les partenaires sociaux et les associations spécialisées. À l’avenir, l’offre de l’accueil extrafamilial doit être assurée partout et il faut continuer de la développer. On ne peut plus se permettre de compter sur les grands-parents, les personnes âgées faisant le plus souvent partie des personnes vulnérables en cas d’épidémie, comme c’est le cas avec la COVID-19. Enfin, l’accès à l’accueil extrafamilial doit être facilité en diminuant la part payée directement par les parents.
L’accueil des enfants, quelques chiffres
L’Office fédéral de la statistique vient de publier des chiffres sur l’accueil des enfants de 0 à 12 ans en Suisse. La majeure partie de la garde des enfants est assurée par les grands-parents ainsi que par les crèches et structures d’accueil parascolaire. Chacun de ces deux modes de garde est utilisé pour un tiers de ces enfants. Dans les grandes villes, 81% des familles recourent à l’accueil extrafamilial, contre 66% dans les régions rurales, où les grands-parents sont plus souvent sollicités. Le degré de satisfaction des parents quant aux modes de garde utilisés est élevé, mais tous les besoins ne sont pas couverts.