Selon le communiqué, un document d’information met en lumière le développement de systèmes numériques de gestion de l’asile et de la migration, notamment en Europe et aux États-Unis. Il s’agit notamment de technologies de gestion des migrations et d’externalisation des contrôles aux frontières, ainsi que de systèmes de prise de décision automatisés basés sur de grandes quantités de données et sur l’intelligence artificielle.
La diffusion de ces technologies comporte le risque de renforcer la discrimination et le racisme ainsi que la surveillance disproportionnée et illégale de certains groupes de personnes, selon le communiqué. Ces technologies deviennent de plus en plus un problème central en matière de droits de l’homme, car les Etats les utilisent d’une manière qui va à l’encontre de leurs obligations en matière de droits de l’homme envers les personnes en fuite et les migrants.
Ainsi, l’Union européenne utilise une surveillance aérienne en temps réel et des drones au-dessus de la Méditerranée centrale pour identifier les bateaux de réfugiés en mer. En accord avec les autorités libyennes, il s’agit ainsi d’empêcher ces derniers d’atteindre les côtes européennes.
Un système de contrôle automatique des frontières financé par l’UE et appelé iBorderCtrl a en outre été testé en Hongrie, en Grèce et en Lettonie. Dans le cadre de ce projet, un détecteur de mensonges doté d’une intelligence artificielle a été utilisé pour interroger les personnes souhaitant franchir la frontière et évaluer les moindres détails de leurs expressions faciales à l’aide de technologies de reconnaissance faciale et émotionnelle. Les voyageurs que le système jugeait honnêtes recevaient un code leur permettant de passer la frontière.
Ces technologies ont renforcé l’exclusion et entravé la liberté de mouvement des migrants noirs, musulmans et autres personnes racisées, des demandeurs d’asile et des personnes en fuite. Ils ont créé des régimes frontaliers qui discriminent les personnes en fonction de leur appartenance ethnique, de leur origine nationale et de leur citoyenneté.
Par exemple, l’Union européenne a virtuellement étendu ses frontières à la Méditerranée et aux régions de transit en Afrique en utilisant une série de technologies qui lui permettent de surveiller les mouvements des personnes à chaque pas, poursuit le communiqué.
Selon le communiqué, Amnesty recommande aux Etats de protéger les droits des personnes en fuite en renonçant à l’utilisation de technologies contraires aux droits humains et en s’assurant que le racisme, la xénophobie et la discrimination inhérents au système soient éliminés dans les technologies numériques. L’utilisation de systèmes de reconnaissance des émotions basés sur l’intelligence artificielle, par exemple, devrait être interdite.