Caritas : le coût du logement devient de plus en plus un risque de pauvreté

2 Juin 2023

La hausse imminente de nombreux loyers d'appartement due à l'augmentation du taux d'intérêt de référence coïncide avec des décomptes de charges élevés, selon Caritas Suisse. Les ménages à faibles revenus sont ainsi exposés à des risques de pauvreté accrus.

La hausse du taux d’intérêt de référence entraînera pour environ la moitié des locataires une augmentation des loyers de 3 % cet automne, indique Caritas Suisse dans un communiqué de presse. A cela s’ajoute le fait que les bailleurs peuvent répercuter 40% du renchérissement général sur les loyers. Parallèlement, les charges augmentent et seront facturées dans les semaines et mois à venir.

Pour les ménages aux revenus les plus bas, ces coûts supplémentaires considérables sont une mauvaise nouvelle, selon le communiqué. Ils souffrent déjà de la hausse des prix des denrées alimentaires et des biens de consommation courante ainsi que de l’augmentation des primes d’assurance maladie. Le risque de pauvreté augmente.

Pour une famille de quatre personnes vivant dans un appartement dont le loyer s’élève à 1800 francs, le taux d’intérêt de référence entraîne un surcoût mensuel de 54 francs. A cela s’ajoute la hausse des loyers due au renchérissement. Si le loyer n’a pas été adapté pendant deux ans, cette augmentation s’élève encore à environ 37 francs. Les frais annexes ont augmenté d’environ 45 francs pour un chauffage au mazout standard. Selon le communiqué, cela représente un surcoût de 136 francs par mois rien que pour le logement.

Cela peut contraindre les personnes concernées à supprimer les activités de loisirs des enfants ou à renoncer à une alimentation équilibrée. Les éventuelles réserves encore disponibles devraient être utilisées. Comme les augmentations de coûts sont permanentes, cette solution n’est pas durable et peut conduire à une situation de détresse aiguë ou à l’endettement.

Caritas craint que cette évolution ne conduise à une précarisation de la classe moyenne inférieure, poursuit le communiqué. De plus en plus de personnes qui vivaient jusqu’à présent au-dessus du seuil de pauvreté seraient concernées. La mise à disposition de davantage de logements abordables est une exigence de plus en plus urgente. En outre, des subventions pour les loyers ainsi que d’autres formes d’aides financières directes sont nécessaires.