Les photos et les vidéos de leurs enfants sont des sujets très appréciés des parents qui les partagent sur les médias sociaux. Mais la prudence est de mise, selon la Protection de l’Enfant Suisse. Une fois posté, le contrôle sur les clichés de vacances est perdu. Une réflexion sur les dangers potentiels pour les enfants représentés fait très souvent défaut.
Alors qu’il est normal pour les parents de protéger les enfants dans la vie quotidienne, ils sont moins conscients des dangers sur Internet. Pourtant, selon l’article 16 de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, les enfants ont droit au respect de leur vie privée. Aucune photo ne peut être prise et publiée en ligne sans leur consentement, selon la Protection de l’Enfant Suisse. Pourtant, de nombreux enfants auraient déjà aujourd’hui une empreinte numérique avant même leur naissance.
Les images qui sont souvent partagées dans les médias sociaux avec les meilleures intentions du monde pourraient par exemple se retrouver sur le Darknet, où les pédocriminels les utiliseraient à leurs fins, ou être utilisées plus tard pour du harcèlement. Des photos et des vidéos pourraient également conduire à du cybergrooming, selon le communiqué. Comme dans la vie quotidienne réelle, il incombe à la société et à la politique de protéger les enfants sur Internet.
Les parents et les personnes de référence pourraient contribuer à la protection des enfants en se posant les questions suivantes avant chaque publication d’une photo d’enfant : Le visage de l’enfant est-il reconnaissable ? L’enfant est-il mis en danger par la photo ? Est-il mis à nu ? Est-il montré dans une situation intime ?
Si la réponse à toutes ces questions est clairement négative et que l’on dispose en outre de l’accord de la personne représentée – dans le cas des enfants en bas âge, il est de la responsabilité des parents et des tuteurs de prendre la décision appropriée pour le bien de l’enfant -, les conditions pour le partage d’images sur Internet sont remplies. En cas de doute, il faudrait toujours renoncer au partage au profit de l’intérêt supérieur de l’enfant.