Le HCR demande la fin des pushbacks et des procédures d’asile équitables

15 Jan 2024

L'UE doit mettre en œuvre la réforme de l'asile de manière adaptée aux réfugiés, déclare le HCR dans ses recommandations aux présidences belge et hongroise du Conseil de l'UE en 2024.

Le HCR appelle la Belgique et la Hongrie à profiter de leur présidence de l’UE en 2024 pour finaliser le paquet migration et asile de l’UE et assurer la bonne mise en œuvre des réformes qui respectent et protègent le droit d’asile dans l’UE, a déclaré le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans un communiqué.

Les recommandations du HCR pour les présidences belge et hongroise de l’UE constituent une feuille de route pratique, précise le communiqué. Elles se basent sur les meilleures pratiques qui profitent tant aux personnes fuyant la guerre et la persécution qu’aux Etats.

Le HCR réaffirme la nécessité de réformes durables et axées sur la protection dans l’ensemble de l’UE et est prêt à conseiller et à soutenir les présidences de l’UE, les institutions et les États membres dans l’élaboration d’un plan de mise en œuvre coopératif et axé sur la protection, est-il précisé.

Si le pacte est mis en œuvre avec des garanties de protection suffisantes, il offrira la possibilité d’assurer une approche globale, bien gérée et prévisible de l’asile et de la migration dans l’UE. Les pratiques dangereuses telles que le refus d’accès au territoire et les pushbacks ne devraient pas se poursuivre, précise le communiqué.

La poursuite des décès tragiques en Méditerranée montre clairement que la solidarité et la sécurité doivent être au cœur des mesures prises par l’UE le long des routes migratoires. Ainsi, rien qu’en 2023, plus de 2 700 personnes auraient perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée. Le HCR demande depuis longtemps que les États membres de l’UE, où la plupart des demandeurs d’asile arrivent, partagent la responsabilité et que les recherches et le sauvetage soient effectués à temps et que le débarquement se fasse rapidement afin d’éviter de nouveaux décès en mer.

Le HCR demande aux présidences du Conseil d’accorder la priorité à un accès effectif au territoire, à des procédures d’asile équitables et efficaces et à des conditions d’accueil adéquates, indique le communiqué. Les risques supplémentaires de protection auxquels sont exposées les personnes ayant des besoins particuliers devraient être pris en compte.

En outre, la détention devrait rester l’exception, tandis que la priorité devrait être donnée aux investissements dans des conditions d’accueil adéquates et décentes ou dans des alternatives à la détention. Le rapatriement dans la dignité des personnes qui n’ont pas besoin de protection internationale est également essentiel pour un système de protection crédible et opérationnel.

Près des trois quarts des réfugiés dans le monde et des autres personnes ayant besoin d’une protection internationale vivent dans des pays à faible et moyen revenu en dehors de l’UE, selon l’organisation d’aide aux réfugiés. Le HCR a appelé les présidences de l’UE à renforcer la solidarité mondiale et le partage des responsabilités, conformément au Pacte mondial pour les réfugiés, en travaillant avec les pays et les communautés où vivent la plupart des personnes déplacées par la force et en leur apportant un soutien accru. Cela doit inclure un engagement plus fort pour la création de voies d’accès sûres et davantage de places de réinstallation. Un tel soutien ne doit pas remplacer l’accès à l’asile en Europe, mais le compléter.