En 2015, la communauté internationale s’est fixé un objectif ambitieux pour un monde durable d’ici 2030 avec l’Agenda pour le développement durable. À mi-parcours de l’Agenda 2030, le bilan est très décevant, affirment Pain pour le Monde, la Diaconie Allemagne et d’autres organisations dans un communiqué publié à l’occasion d’une conférence sur ce thème à Berlin.
Imme Scholz, présidente de la fondation Heinrich Böll, citée dans le communiqué, la mise en œuvre des objectifs de développement ne se déroule bien que pour 12 % des indicateurs, elle est insuffisante pour 50 % et stagne ou même négative pour 30 %. Trop souvent encore, la production et la consommation ne sont pas durables. De même, les subventions aux énergies fossiles continuent d’augmenter au lieu de diminuer. Il faut renforcer les capacités des institutions en matière de développement durable afin de créer des conditions cadres contraignantes et des mesures actives pour la transformation.
Selon le communiqué, la ministre fédérale du Développement, Svenja Schulze, abonde dans ce sens dans l’interview et considère que la Banque mondiale et les autres banques de développement ont un rôle central à jouer. Celles-ci doivent changer leurs modèles d’affaires et enfin intégrer l’intérêt général et la protection du climat dans leurs instruments de soutien.
Boniface Mabanza Bambu, du centre de travail ecclésiastique pour l’Afrique australe, a en outre critiqué, selon le communiqué, le fait que la durabilité devienne aujourd’hui, en de nombreux endroits, un vernis vert pour de vieux concepts qui ne réduisent pas les inégalités mondiales, mais les renforcent. Les pays du Sud continuent à être trop peu impliqués dans les processus mondiaux.
La gestion de la crise et la mise en œuvre des ODD sont souvent considérées comme des alternatives contradictoires dans le monde politique, tant au niveau national qu’international, alors qu’elles vont absolument de pair, selon la pasteure Dagmar Pruin, présidente de Brot für die Welt et Diakonie Katastrophenhilfe. Une plus grande durabilité ici en Allemagne signifierait de meilleures perspectives pour les partenaires dans le monde entier.
Selon le communiqué, la peur du changement est actuellement plus grande que la peur des conséquences de la crise écologique, a déclaré le professeur Stefan Brunnhuber, économiste et membre du Club de Rome. C’est là qu’il faut intervenir et faire passer les transformations nécessaires pour quelque chose qui peut permettre un avenir meilleur. Les hommes pourraient – contrairement à d’autres êtres vivants – se raconter des histoires et ainsi avancer ensemble dans une autre direction.