Plus de 217’000 signatures déposées pour la responsabilité des multinationales

2 Déc 2022

Une pétition vient d'être déposée auprès de la Chancellerie fédérale. Elle demande au Conseil fédéral de tenir la promesse faite lors de la campagne de votation, à savoir que l'UE introduise une loi efficace sur la responsabilité des entreprises.

Deux ans exactement après la votation sur l’initiative pour des multinationales responsables, les auteurs de l’initiative déposent une pétition impressionnante, indique l’Entraide Protestante Suisse EPER dans un communiqué de presse.

En 100 jours, 217’509 signatures ont été récoltées pour que le Conseil fédéral tienne sa promesse faite lors de la campagne de votation. L’écho énorme montre que la population ne veut pas que la Suisse soit bientôt le seul pays d’Europe sans responsabilité des multinationales, selon le communiqué.

La pétition demande au Conseil fédéral et au Parlement d’introduire une loi efficace sur la responsabilité des multinationales, comme cela est prévu au niveau de l’UE. La Commission européenne a présenté au début de l’année une nouvelle directive qui contient une obligation de contrôle de diligence multithématique associée à des dispositions sur la responsabilité et des autorités de surveillance. La directive va plus loin que l’initiative sur la responsabilité des multinationales et devrait être adoptée d’ici fin 2023, selon le communiqué.

L’UE ne prévoit pas seulement une directive sur la responsabilité des multinationales, de nombreux autres projets de réglementation sont également en cours, poursuit le communiqué. Ainsi, un règlement est prévu pour interdire les produits issus du travail forcé sur le marché européen. Une autre réglementation devrait interdire l’importation de certaines matières premières telles que la viande de bœuf ou le soja si celles-ci entraînent une déforestation.

Malheureusement, depuis la votation sur l’initiative sur la responsabilité des multinationales, de nouveaux cas de violations des droits de l’homme et de pollution de l’environnement par des multinationales ayant leur siège en Suisse sont régulièrement révélés, selon le communiqué. Fin septembre, les journaux de Tamedia ont par exemple révélé comment l’UBS finançait des groupes agricoles brésiliens impliqués dans la déforestation illégale. Le groupe d’armateurs genevois MSC, qui brasse des milliards, fait démolir ses bateaux dans des conditions catastrophiques sur les plages indiennes. Et de nouveaux documents montrent par quels moyens peu scrupuleux Syngenta dissimule la dangerosité de son pesticide, le paraquat.